Ces attaques au large de la Somalie nourrissent les craintes d’une résurgence de la piraterie sur cette route maritime stratégique pour le commerce mondial, déjà secouée par les attaques des rebelles yéménites houtis.
Les Houthis, soutenus par l’Iran, ont lancé de nombreuses attaques en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, ciblant des navires liés à Israël, en réponse à la guerre menée à Gaza contre le groupe militant palestinien Hamas.
Les forces navales internationales se sont en réaction déplacées du nord du golfe d’Aden vers la mer Rouge, d’où la crainte d’une résurgence de la piraterie dans la partie du Golfe désormais moins sécurisée. Un détournement par des pirates somaliens y a été signalé en décembre, pour la première fois depuis 2017.
Les attaques de pirates au large des côtes somaliennes avaient atteint un pic en 2011, avec des opérations lancées jusqu’à plus de 3.500 kilomètres de la côte somalienne, dans l’océan Indien, avant de diminuer fortement ces dernières années.
La marine indienne a annoncé lundi avoir libéré un bateau de pêche baptisé « Iman » et battant pavillon iranien qui avait « été arraisonné par des pirates » et dont l’équipage avait été « pris en otage », a déclaré Vivek Madhwal, le porte-parole de la marine indienne.
Le navire de guerre indien INS Sumitra « a intercepté le navire » et a ensuite « contraint » les pirates à libérer l’équipage et le bateau, a déclaré M. Madhwal.
L’INS Sumitra effectuait une patrouille au large de la Somalie, dans le golfe d’Aden, quand il a reçu un message de détresse du bateau de pêche.
Le bateau de pêche a été « sécurisé et libéré pour continuer son transit », a indiqué la marine, sans donner plus de détails sur l’opération ni sur le sort des pirates.
– « Le plus grand courage » –
Quelques heures après l’annonce indienne, la présidence de l’archipel des Seychelles a annoncé que ses forces spéciales et garde-côtes avaient libéré un autre bateau de pêche, sri-lankais, lui aussi « détourné par des pirates armés somaliens » dans l’océan Indien.
« Les forces militaires spéciales seychelloises sont montées à bord du bateau avec le plus grand courage pour prendre le contrôle total du navire et secourir nos frères sri-lankais », a précisé la présidence de l’archipel dans un communiqué.
Interrogé par l’AFP, le porte-parole de la marine sri-lankaise Gayan Wickramasuriya a confirmé que le navire libéré était un chalutier nommé Lorenzo Putha-4, avec six membres d’équipage à son bord et qui avait été capturé samedi à environ 840 milles nautiques au sud-est de la capitale somalienne, Mogadiscio.
Trois pirates ont été appréhendés dans l’opération des militaires seychellois, a-t-il ajouté.
Le 16 décembre, des pirates somaliens ont détourné le vraquier MV Ruen, un navire bulgare battant pavillon maltais, à 380 milles marins à l’est de l’île yéménite de Socotra. Les pirates, qui ont remis un marin blessé à la marine indienne, ont emmené le MV Ruen et ses 17 membres d’équipage restants dans la région semi-autonome du Puntland en Somalie.
Dans son rapport annuel 2023, le pôle d’expertise français dédié à la sûreté maritime MICA Center avait noté que les actes de piraterie étaient restés stables dans le monde à un niveau historiquement bas, mais avait mis en garde contre « une résurgence possible de la menace pirates au large de la Somalie ».
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