Dans un courriel, le patron de la communication de l’US Navy, le contre-amiral John Kirby, exhorte les officiers chargés des relations publiques à arrêter de « massacrer » leur propre langue.
« Dites-le simplement » en anglais, conseille-t-il, en ouvrant la chasse aux acronymes, à l’excès d’adverbes et d’adjectifs.
Pour les militaires américains, « le monde n’est pas un lieu dangereux. C’est un +environnement international dynamique et complexe+ », se moque le contre-amiral Kirby.
« Pourquoi ne pouvons-nous pas parler de problèmes? Quand ce mot est-il devenu impropre? Tout le monde a des problèmes (…) mais nous, militaires, ne faisons face qu’à des défis », ironise-t-il.
De même, il regrette que la Marine n’ait pas annoncé la réduction à un du nombre de porte-avions au Moyen Orient.
« Nous avons dit que nous répondions au besoin opérationnel d’une présence de 1,0 porte-avions dans la zone d’opérations du Centcom », le commandement chargé du Moyen-Orient, remarque encore John Kirby.
S’il y a cette dérive jargonnante, c’est selon lui parce qu’il est « plus facile de rendre les choses plus compliquées que d’être clair et concis ».
Mais face à une armée de plus en plus coupée de la société américaine et confrontée à une baisse de son budget, la Marine se doit de « mieux communiquer ».
« Nous ne pouvons plus nous permettre de parler pour ne rien dire. Chaque mot doit compter », juge le patron de la communication.