« Nous espérons que 32 espèces soient incluses parmi celles à protéger », a déclaré à l’AFP Bradnee Chambers, secrétaire de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, connue sous le sigle anglais de CMS (Conservation of Migratory Species).
Actuellement l’annexe de cette convention comporte 134 espèces dites en danger, comme le léopard des neiges, la baleine du Groenland, le lamantin des Caraïbes, la gazelle blanche ou l’albatros à queue courte.
Les défenseurs des animaux veulent obtenir l’inclusion de nouvelles espèces, comme les requins ou les raies manta particulièrement prisés dans les assiettes, surtout en Asie.
« La menace principale, c’est la soupe d’ailerons de requin », affirme à l’AFP Ralph Sonntag, directeur pour l’Allemagne du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), lors de cette réunion du CMS qui s’achève dimanche dans la capitale équatorienne.
– Soupes fatales –
La consommation de ces ailerons « provoque la mort de 100 millions de requins par an dans le monde », affirme M. Sonntag.
L’Argentine, le Mexique, l’Espagne, l’Inde, l’Indonésie, Taïwan et le Japon figurent par les principaux pays prédateurs de requins, dont les ailerons sont notamment commercialisés en Chine, précise Sarah Fowler, spécialiste de la question au sein de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).
Même scénario pour les raies manta, dont les branchies peuvent se vendre jusqu’à 1.150 dollars, selon un rapport de l’organisation britannique Manta Trust.
En 2010, on trouvait quelque 61.000 kilos de branchies de raie dans la ville chinoise de Guangzhou. « Trois ans, plus tard, c’était 138.000 kilos », signale à l’AFP Isabel Ender, une des représentante de Manta Trust.
La pêche à outrance et les captures accidentelles représentent un autre facteur de risque. Les requins « ne peuvent pas se reproduire suffisamment vite pour être remplacés. Nous courons le danger de les perdre », avertit Mme Fowler.
Alors que les requins maintiennent l’équilibre de l’écosystème dans les océans, les lions, qui contribuent à celui de la terre ferme, sont également menacés, en particulier par l’extension des zones agricoles sur leur territoire.
Les lions « ont moins de territoire et plus de pression car ils vivent plus près des personnes et cela entraîne un conflit », explique Mark Jones, de la fondation internationale Born Free.
La population des lions, présents dans 30 pays africains, a diminué de 30% en 20 ans, insiste cet expert.
– Balles empoisonnées –
La perte de territoire affecte aussi les ours polaires en raison du grand dégel arctique, où vivent entre 20.000 et 25.000 de ces animaux.
« Ce qui se passe à présent, c’est que les ours polaires arrivent vers le continent durant l’été. Avec pour résultat l’augmentation de la chasse », indique à l’AFP Masha Vorontsova, qui a fondé la section de l’IFAW en Russie.
« Selon certaines projections, l’ours polaire ne sera plus présent qu’au Canada à l’horizon 2100 », après avoir disparu des Etats-Unis, de Russie, de Norvège, du Danemark et du Groenland, rapporte Mme Vorontsova.
Autre dossier sensible, celui des quelque 1,5 million d’oiseaux abattus lors de leur migration vers le nord de l’Afrique. Les munitions en plomb constituent une source de pollution, causant d’autres décès.
« Les balles se fragmentent en petits éclats qui restent dans l’environnement. Les aigles ou d’autres rapaces ingèrent ces morceaux de plomb qui les empoisonnent », décrit Ruth Cromie, de l’organisation Wildfowl and Wetland Trust.
Au bout de la chaîne alimentaire, c’est l’être humain, consommateur d’oiseaux, qui pourrait se retrouver à son tour contaminé par ce métal toxique.