« Fincantieri Spa annonce avoir signé aujourd’hui avec l’Etat français, représenté par l’Agence des participations de l’Etat (APE), l’accord sur le rachat de 50% de STX France », indique un communiqué du groupe italien.
« Il a fallu surmonter quelques difficultés pour parvenir à cet accord entre STX et Fincantieri (…) et je suis heureux de vous annoncer aujourd’hui à Rome que l’accord définitif sera signé dans les prochains jours », avait annoncé dès jeudi le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, devant la presse.
Paris et Rome ont connu l’an dernier un net refroidissement dans leurs relations après la nationalisation du chantier naval STX alors qu’un accord de vente avait été trouvé par le précédent gouvernement français avec l’italien Fincantieri.
Après des semaines de tension, les deux gouvernements étaient finalement parvenus l’an dernier à trouver un accord. Aux termes de ce dernier, le chantier italien aura finalement la majorité du capital de STX, mais l’Etat français gardera une minorité de blocage.
Fincantieri précise dans son communiqué la future répartition du capital de STX France: le groupe italien détiendra 50% des actions tandis qu’un 1% supplémentaire lui sera prêté par APE.
L’APE détiendra 34,34% du capital (dont 1% prêté à Fincantieri), Naval Group 10%, les employés de STX France 2,4% et des entreprises locales 3,26%.
Le conseil d’administration comprendra 8 membres dont 4 nommés par Fincantieri, y compris le président et l’administrateur délégué, 2 nommés par l’Etat français, un nommé par Naval Group et le dernier nommé par les employés.
Fincantieri précise qu’il devra débourser 59,7 millions d’euros pour conclure l’opération.
« La parfaite complémentarité des activités de croisière et des produits de Fincantieri et STX France permettra aux deux entreprises de servir tous les clients et marchés, créant de la valeur non seulement pour les actionnaires mais aussi pour les employés et les réseaux de fournisseurs », se félicite le groupe italien.
M. Le Maire et sa collègue de la Défense, Florence Parly, avaient rencontré jeudi leurs homologues italiens pour discuter de l’avancement de ce projet de rapprochement qui vise, outre le naval civil, également le volet militaire.
Mme Parly avait pour sa part rappelé qu' »il reste beaucoup de travail à faire » dans le rapprochement du secteur naval militaire.
« Mais nous avons pu constater l’importance des progrès qui ont été réalisés en quelques semaines », a-t-elle dit, ajoutant: « Nous sommes en train de donner naissance à un champion mondial de la construction navale dans le domaine militaire ».
Concrètement, les deux capitales envisagent de collaborer autour de leurs programmes nationaux respectifs et notamment pour la France du remplacement des pétroliers ravitailleurs de la Marine à l’horizon 2020.
L’Italie a déjà lancé la production d’un pétrolier ravitailleur, et la France s’appuiera sur ce design italien pour faire construire ses propres bâtiments à Saint-Nazaire.
Les autres domaines concernent l’exportation, afin de bénéficier de l’empreinte internationale de chaque groupe et éviter une concurrence fratricide, ou la recherche, avec des synergies autour des batteries au lithium, l’optimisation de la consommation des navires, l’architecture électrique…
ljm/pb
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