Si aucun compromis n’est trouvé entre-temps, la grève déclenchée à l’appel du Syndicat suédois des ouvriers portuaires devrait perturber à des degrés divers l’activité de 15 ports commerciaux entre le 23 et le 28 janvier.
Mercredi, des arrêts de travail ont été observés dans plusieurs terminaux du nord et du sud du pays, dont celui de Malmö, et doivent s’étendre aux deux principaux ports de Suède -Stockholm et Göteborg-, dans les prochains jours.
« C’est évident que le conflit va fortement et rapidement affecter les entreprises suédoises », a déclaré Mattias Dahl, directeur de la Confédération suédoise des sociétés de transport, dans un communiqué.
Le secteur forestier, l’une des plus importantes industries en Suède, devrait être particulièrement touché.
Le groupe forestier finno-suédois Stora Enso dit craindre des retards sur ses livraisons, notamment au terminal de Göteborg.
« Il est trop tôt pour dire à quel point cette grève va nous toucher. Nous allons tenter de prendre des mesures pour minimiser les conséquences », a déclaré le porte-parole du groupe finlandais Carl Norell.
Si la grève venait à durer, « cela pourrait nuire à la confiance en la Suède comme partenaire commercial » a-t-il ajouté.
Sante Dahl, directeur de la compagnie forestière suédoise Vida, à la tête de neuf scieries, se désole du moment choisi, alors que les entreprises suédoises se préparent activement au Brexit -la Grande-Bretagne étant un important marché d’exportation.
« Nous essayons de nous préparer à ce que le Brexit impliquera pour nos exportations vers la Grande-Bretagne (…). Les discordances viennent suspendre ce travail et c’est vraiment regrettable », a déclaré M. Dahl dans un communiqué.
L’Association des exploitants de ports suédois a décrété en début de semaine un lock-out, procédure légale en Suède permettant à un employeur de suspendre l’activité de son entreprise, et donc de ne pas verser leur salaire aux non grévistes, et ce afin de faire pression sur les grévistes.
Ce mouvement social intervient après des années de conflit entre les exploitants et le syndicat, qui exige sa propre convention collective en lieu et place du rattachement de ses membres à un accord de branche plus large.
Le syndicat suédois, qui revendique 1.300 membres soit la moitié des ouvriers portuaires du pays, estime que cet accord ne lui permet pas de participer aux négociations paritaires sur les conditions de travail spécifiques de ses membres.
Des médiateurs sont intervenus, le syndicat a cependant rejeté leur proposition.
Ce dernier a indiqué mercredi qu’il était disposé à rencontrer directement l’organisation patronale, mais celle-ci a déclaré qu’elle n’accepterait des pourparlers qu’une fois la grève interrompue.
Ce mouvement social « n’est pas quelque chose que nous souhaitons, mais nous n’avons pas pu trouver d’autre solution », a déclaré à Henrik Collvin, représentant syndical à Malmö, à l’agence de presse locale TT.