Pour l’instant, 28 personnes embarquées sur la frégate Panshi ont été testées positives au Covid-19 depuis leur retour d’un voyage dans la république des Palaos, un archipel micronésien – un des 15 derniers pays à toujours avoir des liens diplomatiques avec Taipei malgré l’opposition de Pékin.
« Je suis la commandante en chef, les affaires militaires sont mes affaires et ma responsabilité », a déclaré Mme Tsai dans un discours télévisé. « Il y a eu des carences graves dans les mesures de prévention de la pandémie de la marine durant cette mission, ce qui a mis la population en danger. Je veux présenter mes excuses ».
Taïwan a été cité en modèle pour sa réaction rapide à la pandémie. Elle compte jusque-là 426 cas confirmés et six décès, malgré sa proximité géographique et ses liens économiques avec la Chine.
L’île a également été louée pour avoir envoyer des masques et autres équipements de protection à l’étranger, jusqu’en Europe.
Mais les cas détectés sur le Panshi risquent d’assombrir un bilan jusque-là flatteur.
Les critiques se font de plus en plus féroces envers la marine, soupçonnée d’avoir caché des cas de marins fiévreux à bord durant le voyage.
Le commandant de la flotte, le contre-amiral Chen Tao-hui, a été cuisiné par des parlementaires mercredi.
« Je jure sur ma vie que je n’ai caché absolument aucune infection », a-t-il assuré. « En tant que soldats, nous préférerions mourir en mer, mourir sur notre bateau. Je ne laisserais pas le virus mettre en danger nos concitoyens que nous devons protéger ».
Le bateau était arrivé aux Palaos le 15 mars et était reparti trois jours plus tard. Il était arrivé au port de Kaohsiung le 9 avril, où l’équipage a été autorisé à débarquer six jours plus tard.
Les premières infections ont été confirmés ce week-end.
Les autorités ont depuis lancé une course contre la montre pour déterminer où se sont rendus les membres d’équipage et avec qui ils ont été en contact.
M. Chen et un autre amiral ont été démis de leurs fonctions en attendant les résultats de l’enquête.