Thon rouge: un relèvement des quotas « paradoxal » pour les pêcheurs français

La Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (Cicta, Iccat en anglais), réunie depuis le 14 novembre à Marrakech, a décidé de relever progressivement à 36.000 tonnes par an en 2020 contre 23.655 tonnes en 2017 le total admissible de capture (TAC) de thon rouge, tout en maintenant cette espèce en plan de reconstitution.

« Ca peut être paradoxal qu’un certain nombre de pays militent pour ne pas passer en plan de gestion, rester en plan de reconstitution et en même temps militent pour une augmentation de quotas significative », a déclaré Serge Larzabal, président de la commission thon rouge du comité national des pêches.

« On est déçu parce que les mesures pour passer en plan de gestion et sortir d’un plan de reconstitution, qui était aussi une des recommandations du comité scientifique de l’Iccat, n’ont pas été suivies, certains pays et les ONG s’y sont opposés », a-t-il ajouté.

Les pêcheurs souhaitaient notamment augmenter un peu le nombre de bateaux autorisés à pêcher et avoir un peu plus de souplesse dans les périodes de pêche.

« Aller jusqu’à 36.000 tonnes n’était pas effectivement la position des pêcheurs français. On pensait qu’arriver à 30/32.000 (tonnes) en 2020 aurait été une position somme toute raisonnable, à condition qu’elle soit accompagnée d’un plan de gestion, avec des allègements des mesures de gestion », souligne M. Larzabal.

Il estime qu’une augmentation trop forte des quotas pourrait avoir une incidence sur le marché: selon lui, « le risque d’un tassement des cours est à craindre ».

Les ONG, comme Pew et le WWf, se sont montrées très critiques à propos du relèvement des quotas de pêche de ce poisson, victime de la surpêche dans les années 1990-2000 avant que l’établissement en 2007 d’un quota et de mesures de régulation draconiennes ne commence à reconstituer le stock.

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