« J’ai donné l’ordre à l’US Navy d’abattre et de détruire toute embarcation iranienne qui harcèlerait nos navires en mer », a tweeté le président des Etats-Unis.
Le Pentagone a rapidement fait savoir que l’armée américaine considérait le tweet présidentiel comme un « message » au régime iranien, laissant entendre qu’aucun nouvel ordre n’avait été donné aux commandants des bateaux de l’US Navy qui croisent dans le Golfe.
« Le président a lancé un important avertissement aux Iraniens », a déclaré le secrétaire adjoint à la Défense, David Norquist, au cours d’une conférence de presse.
« Ce qu’il souligne, c’est que tous nos bateaux gardent le droit de se défendre », a ajouté M. Norquist. « C’est un message très clair que les Iraniens devraient comprendre ».
« Le président a lancé un avertissement », a acquiescé le numéro deux de l’état-major, le général John Hyten, soulignant que l’armée américaine suivrait « cette instruction claire du commandant en chef » en respectant les lois internationales.
Il y a une semaine, le Pentagone a accusé Téhéran de « manoeuvres dangereuses » en mer.
Selon Washington, 11 vedettes rapides des Gardiens de la Révolution ont croisé à plusieurs reprises la proue et la poupe de navires américains patrouillant dans le Golfe, « à distance extrêmement rapprochée et à grande vitesse ».
En réponse, Téhéran a dénoncé la version trop « hollywoodienne » donnée par les Etats-Unis.
Et les Gardiens ont accusé la marine américaine de s’être illustrée par son « comportement non professionnel » dans le Golfe.
Ils reprochent aux Etats-Unis d’avoir « empêché le passage » début avril d’un navire iranien, le « Shahid Siavoshi », en faisant preuve d' »un comportement dangereux et en ignorant les avertissements » du navire.
Alors qu’on lui demandait si les navires de guerre américaine allaient désormais tirer sur des vedettes iraniennes qui s’approcheraient de trop près, le général Hyten a répondu que la décision reviendrait au commandant de chaque navire.
« Cela dépend de la situation, de ce que le commandant voit », a-t-il dit. « Si vous vous approchez (…) et que vous saluez de la main, c’est une chose. Si vous pointez une arme sur moi, c’est autre chose ».
Les tensions entre les Etats-Unis et la République islamique se sont nettement intensifiées depuis que Washington a décidé en mai 2018 de dénoncer unilatéralement l’accord international sur le nucléaire iranien (conclu en 2015) et de rétablir des sanctions économiques punitives contre Téhéran.
Elles ont atteint un pic après l’élimination du général iranien Qassem Soleimani, tué dans une frappe de drone américaine à Bagdad le 3 janvier.