Chronique navale du 22 septembre

22 septembre 1694 : tentative de bombardement de Dunkerque.

Jean Bart, défenseur de la ville, oblige l’escadre anglo-hollandaise de l’amiral Schovell à se retirer avant qu’elle ne puisse commencer sa canonnade. Jean Bart à l’aide de chaloupes se porte à la rencontre des brûlots et machines infernales que l’assaillant envoi contre les forts protégeant l’entrée du port et parvient à les dérouter ou faire exploser.


22 septembre 1914 : le sous-marin allemand U-9, sous les ordres du Kapitänleutnant Otto Weddigen, coule successivement les croiseurs obsolètes HMS AboukirHogue et Cressy, (dont les équipages sont constitués principalement de réservistes) causant la perte de 1 459 hommes

Il y eut un tollé public en Grande-Bretagne à la suite de ces pertes. Ces naufrages érodèrent la confiance dans le gouvernement britannique et nuisirent à la réputation de la Royal Navy alors que de nombreux pays n’étaient toujours pas sûrs de prendre parti dans la guerre.

Le naufrage des trois navires a fait prendre conscience à l’Amirauté britannique du danger d’attaque de sous-marins. Le commandant Dudley Pound, servant dans la Grande Flotte en tant que commandant à bord du cuirassé St. Vincent (qui devint le First Sea Lord), écrit dans son journal le  :

« Much as one regrets the loss of life one cannot help thinking that it is a useful warning to us — we had almost begun to consider the German submarines as no good and our awakening which had to come sooner or later and it might have been accompanied by the loss of some of our Battle Fleet. »

Le U-9 termine la guerre avec 18 navires coulés.


22 septembre 1914 : bombardement de Papeete (Polynésie française).

Apprenant que les cuirassés allemands Scharnhorst et Gneisenau se dirigent vers Papeete, le capitaine Destremau, commandant la garnison, met le feu aux réserves de charbon de l’île et coule un bateau à l’entrée du port pour empêcher tout débarquement. Après quelques échanges d’artilleries, les cuirassés quittent Papeete qui perd tout intérêt pour eux faute de charbon.


22 septembre 1943 : attaque contre le Tirpitz (Fjord d’Alten – Norvège).

Le cuirassé allemand se cache dans un fjord norvégien pour ne pas subir le sort du Bismarck mais ce faisant immobilise une partie de la flotte anglaise à Scapa Flow, en mesure de l’attaquer s’il tente une sortie. Pour remédier à cette situation, l’Amirauté ordonne une attaque sous-marine : 6 sous-marin de poche britanniques (classe X) sont remorqués par des sous-marins conventionnels jusqu’aux abords de leur cible. Seulement 2 d’entre-eux parviennent à poser leurs charges sur la coque du cuirassé. Même s’il n’est pas coulé, les dégâts occasionnés le rendent indisponible plusieurs mois.


22 septembre 1990 : lancement, à Cherbourg, du SNA Perle, dernier exemplaire d’une série de six sous-marins nucléaires d’attaque de la Marine nationale.

Il est admis au service actif le . Il est affecté à l’escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque (ESNA) et est basé à Toulon.

Le vendredi , un incendie se déclare à l’avant du Perle, alors en interruption programmée pour entretien et réparation (IPER) dans un bassin du port militaire de Toulon sous la maîtrise d’œuvre de Naval Group.

Le , la ministre des Armées annonce sa décision de faire réparer le Perle en six mois. Pour cela, la partie avant d’un sous-marin de la même classe désarmé l’année précédente, le Saphir, doit être soudée à l’arrière de la Perle, restée intacte après l’incendie. Le , le navire semi-submersible Rolldock Storm arrive à Toulon pour embarquer le Perle à son bord et le transférer à Cherbourg. Le cargo avec le sous-marin à son bord, quitte Toulon le .

Le sous-marin arrive à Cherbourg le  et est débarqué le  dans la zone qui sert habituellement à la mise à l’eau des nouveaux sous-marins construits par le chantier naval de Cherbourg. La partie avant du Saphir est découpée ainsi que celle à remplacer sur la Perle. Les deux sections sont en cours d’assemblage en . Le , la ministre des Armées se rend à Cherbourg pour faire le point sur l’avancée du chantier. L’avant endommagé de la Perle sera également soudé à la partie arrière du Saphir, les deux coques ainsi reconstituées doivent être remises à l’eau au début de l’été .

Selon le planning annoncé par Florence Parly, le Perle devrait reprendre le service actif avant l’été 2023, et rester en activité jusqu’en 2030 au moins. Il sera alors remplacé par le Casabianca, dernier sous-marin de la classe Suffren à être livré.

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