HISTOIRE : Chronique navale du 19 juin

19 juin 1864 : combat naval américain à Cherbourg.

Durant la guerre de Sécession, le CSS Alabama (sudiste) fait escale dans le port de Cherbourg pour des réparations. Depuis sa sortie des chantiers de Liverpool, il chasse les navires nordistes et en deux ans en a coulé 68. Cette guerre de course est livrée par les Confédérés à titre de représailles puisque leurs ports subissent un blocus draconien de la part des Nordistes. Insaisissable et craint, l’Alabama a créé une psychose dans la marine unioniste, aussi lorsque le consul américain en France apprend l’escale normande, il rend compte immédiatement. Le USS Kearsarge, dépêché en urgence se poste à la sortie du port. Averti par voie de presse, l’Alabama relève le défi et sort l’affronter. Il est envoyé par le fond devant un public assez nombreux venu assister au combat.

En , le chasseur de mines Circé de la Marine nationale découvrit une épave par environ soixante mètres de fond au large de Cherbourg. Le navire se situait à un peu moins de 10 km au nord de l’entrée ouest de la grande rade. Le capitaine de vaisseau Max Guerout confirma plus tard qu’il s’agissait bien des restes de l’Alabama.

En 1988, une organisation à but non lucratif, l’association CSS Alabama, fut créée pour mener une exploration scientifique de l’épave. Bien que l’épave se trouvât dans les eaux territoriales françaises, le gouvernement américain en revendiqua la propriété pour deux raisons : d’une part, l’Alabama s’était rendu à son adversaire en amenant son pavillon, d’autre part, il l’avait fait dans une zone qui à l’époque était en dehors des eaux territoriales. Le , les États-Unis et la France signèrent un accord reconnaissant l’épave comme un important héritage pour les deux nations et établirent un comité scientifique franco-américain pour son exploration archéologique.

L’association CSS Alabama et le Naval History & Heritage Command signèrent le 23 mars 1995 un accord officiel accréditant l’association comme opérateur pour les fouilles archéologiques du navire. En 2002, la cloche du navire ainsi que 300 autres objets dont des canons, des morceaux de la structure, de la vaisselle, des commodes d’ornement et d’autres objets révélant la vie à bord furent remontés. En 2004, des restes humains (fragments de mâchoire) furent trouvés sous un canon. Ils ont été ensevelis au cimetière de Mobile (Alabama). Depuis 2004, les recherches sont interrompues. Le canon remonté de l’épave du CSS Alabama est exposé dans la nef d’accueil de La Cité de la Mer à Cherbourg-en-Cotentin.

Source : Wikipedia

Tableau d’Édouard Manet (1865).

19 Juin 1940 : évasion du cuirassé Jean Bart (Saint Nazaire).

En construction depuis 1936, le sister-ship du cuirassé Richelieu n’est toujours pas achevé lorsqu’éclate la guerre. 3500 ouvriers travaillent dès lors, nuits et jours sur ce 35 000 tonnes pour lui permettre de prendre la mer. Dans la nuit du 18 au 19 juin, le Jean Bart appareille et après une série de manœuvres extrêmement audacieuses et délicates, s’échappe. Il arrive le 22 à Casablanca.

Cette belle évasion commémore curieusement, 252 ans plus tard et presque jour pour jour, celle du corsaire Jean Bart. Héros de la Royale, Jean Bart est fait prisonnier, avec Forbin (autre corsaire célèbre) en Mai 1689 par les Anglais après un combat naval inégal en Manche. Il escortait un convoi marchand lorsqu’une escadre anglaise attaque. Pour protéger le convoi, Bart et Forbin se sacrifient et livrent combat. Battus, ils sont faits prisonniers.

Quelques semaines plus tard (début juin), ils réussissent à s’échapper de la prison de Plymouth et traversent la Manche en canot. Ils sont acclamés à leur retour en France.

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