Vendée Globe, la fusée Thomson

Plus de 1 500 milles d’écart !

En conséquence, la flotte s’étire désormais comme une chenille processionnaire sur plus de 1 500 milles, puisque Didac Costa (One Planet-One Ocean) reparti jeudi des Sables d’Olonne, sera encore en approche du cap Finisterre quand le Léonard devrait déborder l’archipel du Cap-Vert en milieu de journée ! Les « sept mercenaires » du groupe de tête sont toujours groupés en moins de 60 milles mais il y a aussi un écart latéral de plus de 60 milles entre Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) le plus à l’Ouest et Alex Thomson le plus à l’Est. Ce décalage est important pour la fin de journée quand les leaders vont arriver à la hauteur de l’archipel du Cap-Vert : il ne faudra pas être à moins de cent milles des îles volcaniques qui perturbent très sensiblement la force et la direction des alizés…

Des alizés qui sont bien installés puisque le Pot-au-Noir, zone de calmes équatoriaux, ne semble pas très actif et peu développé. Thomas Coville, parti aussi dimanche pour le record autour du monde en solitaire mais en multicoque, l’a d’ailleurs passé très rapidement vendredi soir et franchissait l’équateur avant même le lever du soleil ce samedi ! Une bonne indication pour ses poursuivants qui devraient ralentir dimanche soir en approche de cette Zone de Convergence Inter Tropicale (ZCIT). Ainsi à l’exception de l’Espagnol, toute la flotte navigue désormais dans les alizés soutenus et l’Irlandais Enda O’Coineen (Kilcullen Voyager-Team Ireland) parti le long des côtes marocaines jeudi, semble revenir se caler sur la route principale, au large de Madère, des Canaries et du Cap-Vert. En six jours à 13h02 ce samedi, les premiers auront parcouru 2 000 milles et devraient atteindre l’équateur en moins de neuf jours ! Il y a du record dans l’air…

Ils ont dit

Thomas Ruyant (Le Souffle du Nord pour le Projet Imagine) : 
« On a des conditions propices à la vitesse ! C’est sympa : c’est la meilleure nuit depuis le départ et c’est assez grisant. Là, ça s’est un peu calmé parce que les alizés varient entre 15 et 28 nœuds de vent. Vendredi, c’était monté un peu plus. Le ciel est encore couvert et je ne vois pas d’étoiles, mais il commence à faire bien chaud parce qu’on est à la latitude du Sahara : je suis un gars du Nord alors je crains un peu la chaleur… Ce sont des bateaux compliqués à ventiler et on ne peut pas mettre le coude à la portière ! Ça mouille bien. On n’a pas vraiment une belle houle mais le bateau ne tape pas trop dans la mer : on glisse entre quinze et vingt-deux nœuds. Depuis Madère, j’ai fait deux gros changement de voile d’avant et là je suis sous petit gennaker et je joue avec les ris dans la grand-voile en fonction de l’intensité du vent. Il faut quand même être dessus pour ne pas se faire décrocher car les premiers vont vraiment vite ! On est un petit groupe sympa et ça permet de se jauger avec de bonnes références puisque Jean-Pierre Dick et Jean Le Cam sont dans le coin. Il faut barrer pas mal surtout quand on est très toilé pour aller vite : j’ai barré beaucoup sous grand spinnaker après Madère, mais avec le gennaker, c’est agréable sous pilote. J’ai la « papate » et j’ai bien pris mon rythme. Maintenant, on vise l’équateur qu’on devrait atteindre d’ici trois jours, entre le 25° et le 30°W. Il semble que le Pot-au-Noir ne soit pas très actif et c’est une bonne nouvelle. Mais avant, il faut se méfier des perturbations du vent (dévent) de l’archipel du Cap-Vert. »

Louis Burton (Bureau Vallée) :

« Je ne peux pas te répondre : j’ai un grain à plus de trente nœuds ! Le bateau glisse à vingt nœuds car les alizés sont bien établis avec de bons grains nocturnes : ça envoie fort et il faut que je remonte sur le pont… »
 
Classement à 05h00
1 – Banque populaire VIII (distance de l’arrivée : 22591nm)
2 – PRB
3 – Hugo Boss
 
 
 
Marine & Oceans
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