La première sortie de la frégate, au bout d’un chantier titanesque long de 17 ans, était prévue en deux étapes samedi, puis dimanche.
Il était question samedi après-midi d’extraire la réplique de sa cale de construction – sa forme de radoub – et d’effectuer un premier appareillage en direction du port de commerce de Rochefort, plus en amont.
De la vase obstruant le bateau-porte, une sorte d’écluse, cette dernière n’a pu s’ouvrir dans les temps. Il s’agit désormais de désenvaser la porte et d’attendre la prochaine marée, dans la nuit de samedi à dimanche à 03H00, pour que la frégate rejoigne le port de commerce.
C’est le capitaine de la frégate, Yann Cariou, qui a fait l’annonce aux milliers de spectateurs réunis à Rochefort dans une ambiance de fête.
« L’imprévu fait partie du métier de marin, mais nous serons parés cette nuit », a-t-il dit.
« On ne pouvait pas prendre de risque », a estimé auprès d’un correspondant de l’AFP le directeur des services techniques de la ville de Rochefort, Alain Papillon.
Malgré l’intervention de plongeurs, des conduites destinées à équilibrer le niveau d’eau entre le bassin et les eaux de la Charente « restaient partiellement obstruées » par de la vase, et la marée s’apprêtait à redescendre, a-t-il précisé.
Cette nuit, le trois-mâts rejoindra donc le port de commerce comme prévu initialement, et dimanche, l’Hermione descendra à partir de 15H30 la Charente au moteur devant des milliers de personnes attendues pour la saluer sur son parcours. Elle s’élancera ensuite sur l’océan Atlantique en direction de l’île d’Aix.
Une fois la mâture remontée à l’île d’Aix, la frégate effectuera plusieurs semaines d’entraînement en mer le long de la côte atlantique, avant le retour mi-novembre à son port d’attache pour les derniers réglages et, enfin, le départ historique vers les Etats-Unis sur les traces de La Fayette.
En 1780, il avait fallu 38 jours au jeune marquis de 23 ans pour traverser l’Atlantique et annoncer aux insurgés américains le soutien de la France contre les troupes de la Couronne britannique, scellant son destin de héros de l’Indépendance américaine.
