La 65e session de la CBI a débuté lundi à Portoroz, station balnéaire de Slovénie, et se poursuit jusqu’à jeudi.
Par 46 voix pour et 11 contre (trois abstentions), les Etats membres ont décidé lundi d’accorder au Groenland une prise annuelle de 176 baleines de Minke (ou petits rorquals), 19 rorquals communs, 10 baleines à bosse et deux baleines du Groenland, selon les ONG sur place. Elles craignent qu’une partie de ces prises, accordées au titre de la chasse aborigène, soient au final commercialisées.
« Nous craignons que ce nouveau quota accorde au Groenland plus de chair de baleine que ses peuples n’en ont besoin pour leur subsistance, et que le surplus continue à être vendu, notamment aux touristes », a commenté Sue Fisher, de l’ONG Animal Welfare Institute (AWI).
« Il est triste de voir tant de nations soucieuses de la baleine, dont le bloc européen, soutenir un quota renforcé pour les prises du Groenland », a réagi Bernie Unti, de l’ONG Humane Society International. « Les citoyens européens vont être consternés d’apprendre que leurs représentants soutiennent par des moyens détournés la chasse commerciale à la baleine ».
Le vote européen a, de fait, permis de réunir les trois quarts des voix nécessaires à l’adoption du texte. Parmi les partisans du non figurent plusieurs Etats latino-américains.
La question de ce quota alloué au Groenland, défendu par le Danemark, est un des dossiers sensibles étudiés à Portoroz par les Etats membres de la CBI.
Le Groenland était privé de quota depuis le rejet en 2012 d’une proposition déjà défendue par Copenhague, qui incluait une hausse du nombre d’individus pouvant être tués. Mais le Groenland a continué à chasser, harponnant 198 baleines en 2013.
Avant le scrutin, plusieurs observateurs s’attendaient à un vote positif, l’Europe et les Etats-Unis souhaitant voir la CBI reprendre un certain contrôle des activités baleinières de ce vaste territoire.
La CBI poursuit ses travaux jusqu’à jeudi, avec au programme un autre dossier controversé, celui des intentions du Japon, épinglé en mars par la Cour internationale de justice sur ses pratiques de chasse à des fins scientifiques.