Mercredi, plusieurs dizaines de membres de l’Association de la jeunesse turque (TGB) s’en étaient violemment pris à trois militaires de l’US Navy en les injuriant, en les aspergeant de colorant rouge et en tentant de leur recouvrir la tête d’un sac.
« Yankee Go Home ! », « Quittez notre pays ! », leur avaient lancé leurs assaillants.
La police avait dans la foulée interpellé et placé en garde à vue une dizaine d’entre eux. Présentés jeudi devant un procureur d’Istanbul, ils ont été libérés sans même être interrogés, a rapporté l’agence de presse Dogan.
L’incident a provoqué une vive réaction de l’ambassade américaine à Ankara, qui a condamné un acte « épouvantable », alors que le Pentagone a déploré une opération « vraisemblablement commise par des voyous ».
Le ministère turc des Affaires étrangères avait lui aussi regretté un acte « irrespectueux » et « en aucun cas tolérable ».
La totalité de l’équipage de l’USS, qui avait été consignée à bord après l’incident, a appareillé jeudi d’Istanbul pour rejoindre la mer Egée, via le détroit des Dardanelles, a rapporté le quotidien turc Hürriyet.
La TGB a justifié son opération comme une vengeance d’un incident survenu en 2003 à Souleymanieh (Irak), lorsque des soldats américains avaient arrêté et menotté des membres des forces spéciales turques, leur recouvrant la tête d’un sac. Cet incident avait alors choqué la Turquie.
Cette agression intervient dans une période de crispations entre la Turquie et son allié américain à propos du dossier syrien.
Le vice-président américain Joe Biden, qui a lui-même publiquement accusé la Turquie de complaisance envers les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) avant d’amender ses propos, est attendu le 21 novembre à Istanbul pour une visite de travail.