Le Kim Nirvana, un ferry de 33 tonnes, effectuait à la mi-journée la liaison entre Ormoc, sur l’île de Leyte, et les îles Camotes lorsqu’il s’est retourné au bout de 30 minutes à un kilomètre de son port de départ.
Les secouristes dépêchés sur les lieux ont réussi à récupérer plus de 100 survivants et continuaient leurs opérations de recherche pour retrouver les disparus, a expliqué à l’AFP Ciraco Tolibao, du Bureau chargé de la gestion des catastrophes et de la réduction des risques d’Ormoc.
« Certains était accrochés à la coque retournée du bateau, d’autres ont été secourus alors qu’ils nageaient vers la côte », a précisé Ciraco Tolibao.
Le porte-parole des gardes-côtes Armand Balilo a lui expliqué que 36 corps avaient été récupérés, 127 personnes avaient été secourues et que 26 autres étaient portées disparues.
Un photographe de l’AFP a vu un homme en train de pleurer à bord du bateau de sauvetage qui le ramenait vers le rivage. D’autres survivants trempés attendaient sur le quai qu’on s’occupe d’eux tandis que du personnel médical évacuait des blessés à bord de civières.
D’après le manifeste du navire, le Kim Nirvana transportait 173 passagers et 16 membres d’équipage. Le bateau était habilité à transporter jusqu’à 200 personnes, d’après M. Tolibao.
– Des ferries mal entretenus –
Bon nombre des passagers étaient de petits vendeurs qui se rendaient sur les îles Camotes, dont les habitants sont essentiellement des pêcheurs, pour leur fournir des marchandises diverses.
Les autorités avaient déclaré initialement que le naufrage s’était produit par gros temps avant d’expliquer que la mer était en fait relativement calme. Elles ont aussi démenti toute surcharge du ferry.
« Il n’y avait pas de tempête ou de coup de vent. Nous tentons de savoir ce qu’il s’est passé », a souligné Armand Balilo.
Les stabilisateurs du ferry se sont cassés dans l’accident, ce qui s’explique peut-être par une erreur de pilotage, a-t-il avancé.
Mal entretenus et peu contrôlés, les ferries sont l’un des principaux moyens de transport dans l’archipel, qui compte plus de 7.100 îles. Ils sont empruntés par des millions de personnes trop pauvres pour prendre l’avion.
Les accidents maritimes sont fréquents, le plus souvent dus à des normes de sécurité peu strictes, des contrôles laxistes et des navires surchargés.
De nombreux naufrages ont fait plusieurs centaines de morts ces dernières années.
En août 2013, le ferry St Thomas Aquinas transportant 830 passagers et membres d’équipage avait coulé dans le port de Cebu, dans le centre de l’archipel, après une collision avec un cargo. Au moins 71 personnes avaient péri et près de 50 avaient été portées disparues.
En juin 2008, plus de 800 personnes avaient été tuées lorsque le ferry Princess Of The Stars avait fait naufrage au large de l’île de Subayan, alors que le typhon Fengshen s’abattait sur le pays.
C’est aux Philippines qu’a eu lieu la plus grave catastrophe maritime jamais survenue en temps de paix: un ferry chargé de passagers était entré en collision avec un petit pétrolier au large de Manille en décembre 1987. Plus de 4.300 personnes avaient alors trouvé la mort.
L’été marque le début de la saison des pluies dans l’archipel, frappé chaque année par une vingtaine de typhons et tempêtes violentes qui sèment la mort sur leur passage. L’archipel est la première masse terrestre que rencontrent les typhons nés au-dessus des eaux chaudes du Pacifique.
En novembre 2013, le typhon Haiyan avait ravagé l’île de Leyte et causé la mort de 7.300 personnes dans l’est du pays.