Cette procédure, nouvel épisode de la bataille judiciaire entre les Le Pen père et fille, ouvre la perspective d’une audience devant le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre (Hauts-de-Seine), à une date qui reste à déterminer.
Wallerand de Saint-Just, trésorier du parti, a confirmé à l’AFP avoir reçu cette assignation, délivrée par huissier au siège du FN à Nanterre.
Selon cette assignation, dont le journal L’Opinion publie des extraits, le cofondateur du parti demande sa « réintégration parmi les membres » du parti.
Il demande également à la justice de « constater en tout état de cause que l’exclusion prononcée ne saurait avoir pour effet de remettre en question (sa) qualité de président d’honneur » et « de le priver des droits et devoirs statutaires attachés à cette qualité ».
Dénonçant dans ce texte « un grand nombre de voies de fait », l’avocat de M. Le Pen, Me Frédéric Joachim, réclame par ailleurs 2 millions d’euros de dommages et intérêts au parti, en réparation « du très grave préjudice » porté « à la fonction de président d’honneur » ainsi qu' »à sa dignité, à son honneur, à sa notoriété et à son action politique ».
Le tribun sulfureux de 87 ans a été exclu le 20 août du parti qu’il a cofondé, sanctionné par le bureau exécutif, son instance suprême, après une série de provocations guère nouvelles sur le fond à propos de la Shoah, jugées pénalisantes pour la stratégie de « dédiabolisation » du parti menée par sa fille.
Evoquant une « pseudo-condamnation », il avait annoncé dans la foulée de cette mesure qu’il continuerait à se battre en justice, après avoir remporté en juillet trois victoires judiciaires contre le parti dirigé par sa fille.
Le TGI de Nanterre avait annulé sa suspension en tant qu’adhérent décidée par les instances dirigeantes du parti début mai, après des propos réitérés en avril sur les chambres à gaz. Le tribunal avait ensuite suspendu le congrès par correspondance censé supprimer son titre de président d’honneur, décision confirmée par la cour d’appel de Versailles.