« La France est prête à déployer une nouvelle fois dans les tous prochains jours, comme elle l’a déjà fait à plusieurs reprises depuis un an, une mission du ministère de l’Intérieur et de l’Office de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) pour identifier 10 personnes en besoin de protection qui pourront être transférées sans délai sur notre territoire », a affirmé la place Beauvau dans un communiqué.
Malgré le blocus des eaux territoriales italiennes imposé par le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini, le Sea-Watch 3 avec à son bord 40 migrants a accosté de force dans la nuit à Lampedusa provoquant l’ire du gouvernement transalpin et l’arrestation de la capitaine du navire.
Les 40 migrants bloqués à bord depuis 17 jours ont pu néanmoins débarquer peu après 5H30 (3H30 GMT). Après d’intenses échanges diplomatiques, ils devraient être répartis entre cinq pays européens (France, Allemagne, Portugal, Luxembourg et Finlande).
« La France a déjà accueilli ces derniers mois sur son territoire près de 400 personnes en besoin de protection débarquées en Italie et à Malte, et ce de concert avec d’autres Etats membres et sous coordination européenne », a souligné le communiqué du ministère de l’Intérieur.
Ainsi en avril, Paris s’était engagé à accueillir 20 des 64 migrants présents à bord de l’AlanKurdi après avoir été secourus le 3 avril alors qu’ils se trouvaient sur une embarcation de fortune au large de la Libye.
Ils avaient finalement pu débarquer à Malte après déjà une fin de non-recevoir du gouvernement italien.
Le cas du Sea-Watch 3 est un nouvel épisode de la crise diplomatique autour de l’accueil des migrants ouverte l’été dernier, lorsque Matteo Salvini a fermé les ports italiens aux bateaux d’ONG, forçant les autres pays européens à s’entendre sur une répartition au coup par coup.
« L’actuel gouvernement italien fait le choix de solutions non-concertées avec ses partenaires européens, tout en dénonçant un manque de solidarité de l’Europe et de ses Etats membres », a une nouvelle fois regretté le gouvernement français par la voix de la place Beauvau.
La France a toujours refusé d’ouvrir ses propres ports, arguant du fait que ses côtes ne sont pas les plus proches des navires en détresse, mais elle se targue d’être la plus prompte à envoyer sur place les équipes chargées de sélectionner les réfugiés, une fois le navire arrivé dans un port, et de les faire venir ensuite.