Au procès de pirates somaliens, les derniers mots pour demander « encore pardon »

« Il y a eu beaucoup de drames. J’y pense tous les jours. Je vous demande pardon, encore », a dit Mohamed Ahmed Hersi. Farhan Abdisalam Hassan « regrette beaucoup ». « Je vous demande de me juger pour ce que j’ai fait et je vous remercie ».

Certains, comme Ahmed Akid Abdullahi, demandent aussi « l’indulgence » de la cour, à l’issue de deux semaines d’audience qui ont largement montré que les tueurs de Christian Colombo, le skipper du Tribal Kat, n’étaient pas dans le box des accusés.

Le plus jeune, Farhan Abchir Mohamoud, devenu schizophrène en prison, est aussi désolé et ose rappeler qu’il a « beaucoup de difficultés, avec un poumon en moins », après une opération réalisée en prison sans explications préalables.

Ils seront fixés dans la soirée sur leur sort. L’avocate générale a requis de lourdes peines, de 16 à 22 ans de réclusion criminelle, contre des hommes « unis par une volonté commune » de piller et rançonner.

La défense s’est employée à replacer les accusés au centre des débats: « Comprendre qui ils sont pour juger ce qu’ils ont fait », s’interrogeant sur « un système pénal qui fabrique des fous » et expliquant aux jurés « le sens de la peine » face à la « folie » des réquisitions.

Il s’agit du dernier procès de pirates somaliens en France, les autres affaires de pirates somaliens ayant déjà été jugées.

Pour Évelyne Colombo, ce fut le retour dans l’enfer de ce 8 septembre 2011, quand son mari fut tué puis son corps jeté à la mer sous ses yeux. Elle resta séquestrée à bord d’un skiff balloté par les vagues pendant deux jours, jusqu’à l’assaut d’un commando espagnol.

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