« Depuis 07H00 ce matin, les activistes de Greenpeace, qui occupaient depuis trois jours quatre grues du port de Sète pour bloquer le déchargement de 50.000 tonnes de soja liées à la déforestation, sont délogés sous la menace virulente des dockers du port pendant que les forces de l’ordre, normalement chargées d’assurer la sécurité de ce type d’opération, restent spectateurs », a dénoncé l’association dans un communiqué.
« Cette situation est inacceptable et extrêmement grave », a renchéri Suzanne Dalle, chargée de l’agriculture chez Greenpeace France: « Nous attendons des réponses du gouvernement sur l’urgence climatique et la déforestation depuis trois jours. Au final, nos activistes sont délogés par des personnes non habilitées, agressives et intimidantes ».
Mme Dalle a assuré à l’AFP que des employés du port ont « découpé des cadenas » des activistes enchaînés aux grues de déchargement « avec des meuleuses ».
« Effectivement nous sommes montés avec les grutiers… On a discuté avec eux sans qu’il y ait d’intervention (policière) », a de son côté expliqué à l’AFP Marc Antoine, directeur du port de commerce de Sète (Hérault). Selon lui, les activistes ont accepté de descendre et ont certifié à l’huissier qui se trouvait en bas que « tout s’était passé dans la plus grande gentillesse ».
Pour Jean-Claude Gayssot, ancien ministre communiste et président du Port de Sète-Sud de France, joint par l’AFP, « tout s’est passé de manière pacifique ». Selon lui, le personnel du port était « très remonté parce qu’ils allaient être mis en chômage ». « On a voulu éviter tout affrontement entre l’association Greenpeace et le personnel. Nous assumons », dit-il.
Le déchargement du cargo de soja a commencé lundi matin, a précisé M. Antoine.
Vers 12H45, selon Greenpeace, la quinzaine d’activistes qui se trouvaient sur le port lundi matin étaient descendus des grues et avaient été emmenés au poste de police.
Dans une action baptisée « 45 degrés, zéro engagement », Greenpeace France bloquait depuis vendredi le déchargement d’un cargo de soja venu du Brésil à Sète pour dénoncer l’absence d’engagement du gouvernement sur les causes du réchauffement climatique, notamment la déforestation. Le port de Sète avait porté plainte.
« Alors que la France suffoque sous les effets de la canicule, ce week-end a envoyé de très mauvais signaux en matière de lutte contre le changement climatique, avec la signature de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur qui aggravera encore la déforestation au Brésil et en Amérique latine », a aussi estimé Mme Dalle.