La porte-parole du département d’Etat Jennifer Psaki a repris les termes du communiqué de la présidence française annonçant la suspension du contrat, pour exprimer « le soutien » de Washington à cette « décision ».
La diplomatie américaine n’a toutefois pas voulu commenter davantage le geste de Paris, à la veille du sommet de l’Otan au Pays de Galles.
Un groupe de sénateurs et représentants démocrates et républicains ont de leur côté « applaudi la décision du président (français François) Hollande ». Ils ont « encouragé le reste des alliés de l’Otan à cesser toutes les coopérations et ventes en matière de défense avec la Russie tant que se poursuit la crise » en Ukraine.
« Cela aurait été mieux d’annuler (le contrat), mais l’ajourner est un bon premier pas », a insisté dans un tweet l’influent sénateur républicain John McCain, candidat à la présidentielle de 2008.
A la Chambre des représentants, le patron des démocrates de la commission des Affaires étrangères, Eliot Engel, s’est aussi félicité d’une « décision du gouvernement français qui envoie un signe fort de démocraties occidentales se tenant côte à côte face à l’agression du président (russe Vladimir) Poutine » contre Kiev.
L’élu américain a toutefois reconnu qu’il s’agissait d’un « choix difficile pour la France ». Il a suggéré que l’Otan « loue ou achète ces bateaux de guerre », une idée déjà évoquée et rejetée par Washington et l’Alliance atlantique.
En pleine crise ukrainienne, les Etats-Unis ont bataillé au plus haut niveau pendant des mois contre ce contrat de deux bateaux militaires de type Mistral devant être livrés à Moscou en octobre 2014 puis en 2015.
Le président Barack Obama avait lui-même exprimé sa « préoccupation » en juin lors d’un sommet du G7 à Bruxelles et le dossier avait été abordé avec son homologue français.
Les conditions pour que la France autorise la livraison du premier des deux navires de guerre Mistral à la Russie « ne sont pas à ce jour réunies » compte tenu de l’aggravation de la situation en Ukraine, avait annoncé l’Elysée mercredi. La France a « entendu la pression de la communauté internationale » en pleine crise ukrainienne et a décidé de suspendre « jusqu’en novembre » la livraison de ce premier porte-hélicoptères, selon une source diplomatique française.