Costa Concordia: Ségolène Royal à bord du Jason pour mettre une « pression supplémentaire » sur l’Italie

« Le ministre italien m’a donné les réponses qu’il pouvait, pas davantage, mais je crois que ma présence sur le bâtiment de la Marine nationale, que j’ai dépêché aussitôt connus les risques encourus par les opérations de renflouement et le transfert du Costa Concordia jusqu’à Gênes, mettra de la pression supplémentaire sur les autorités italiennes », a déclaré Mme Royal dans un entretien à Corse-Matin mardi.

« C’est la raison essentielle pour laquelle j’ai décidé très vite de me rendre sur place », a poursuivi la ministre, qui s’est également dit prête à prolonger son séjour en Corse « d’un jour supplémentaire, voire deux s’il le faut, pour rencontrer les élus et toutes les personnes concernées par la protection de la Méditerranée qui est un bien universel commun très précieux ».

L’épave du paquebot italien Costa Concordia, escortée par 14 embarcations, doit être remorquée jusqu’à Gênes pour y être démantelée. Elle passera à 25 km de la Corse, près de l’île d’Elbe, et à 10 km de l’île italienne de Capraia. Son départ est prévue mercredi.

La semaine dernière, la ministre s’était inquiétée des éventuelles conséquences sur l’environnement du passage du paquebot à proximité de la Corse. Elle avait également annoncé l’envoi d’un navire anti-pollution, le Jason.

La veille de cette annonce, le maire de Bastia, Gilles Simeoni (nationaliste), avait rendu public un courrier adressé à Mme Royal, où il alertait également sur les risques de pollution.

Des manifestations en mer ont été annoncées à l’occasion du passage de l’épave, à l’issue d’une réunion lundi en mairie de Bastia en présence d’une cinquantaine d’élus insulaires, responsables de partis, syndicats, associations, marins…

Leur texte intitulé « Appel de Bastia du 21 juillet 2014 » demande à « l’État italien l’ajournement de toutes les opérations de remorquage tant qu’il n’aura pas fourni par la voie officielle (…) des réponses claires, précises et crédibles » sur plusieurs « garanties fondamentales », notamment le « pompage préalable des matières polluantes ou dangereuses contenues dans l’épave ».

« En l’absence de ces informations et garanties, nous ne pouvons en aucun cas accepter en l’état que l’épave géante passe devant nos côtes, et notamment dans le périmètre du futur parc national marin, à proximité immédiate du Cap Corse », avait déjà écrit dimanche M. Simeoni.

Le naufrage du Costa Concordia le 13 janvier 2012 avait fait 32 morts.

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