Démantèlement d’un réseau de passeurs en Italie: 24 arrestations

Ces trafiquants avaient organisé au moins 15 voyages depuis mai 2014 et réclamaient aux candidats à l’immigration entre 1.500 et 2.000 dollars, a précisé le parquet.

Le président du Conseil Matteo Renzi a confirmé lors d’une conférence de presse que 24 membres de ce réseau avaient été arrêtés lundi matin, portant le nombre total des passeurs arrêtés par l’Italie à 1.002 personnes.

Les migrants, venus principalement d’Erythrée, du Soudan et de Somalie, embarquaient près de Zuwarah en Libye à destination de la Sicile, a précisé le parquet devant la presse. Les migrants étaient cantonnés dans des hangars près du littoral avant leur départ.

Selon un volumineux rapport d’enquête du parquet de Palerme, cité par les médias italiens, des centaines de migrants étaient embarqués sur des bateaux en mauvais état, les passeurs les abandonnnant en pleine mer après avoir lancé des appels au secours, comptant cyniquement sur les secours italiens pour les recueillir.

Les passeurs organisaient tout le voyage, y compris la fuite depuis les centres d’accueil italiens. Les migrants sauvés en mer sont ensuite transportés dans ces centres disséminés sur tout le territoire italien. Mais quelque deux migrants sur trois préfèrent gagner par leurs propres moyens d’autres destinations en Europe plutôt que d’attendre un hypothétique droit d’asile en Italie, selon les organisations d’aide aux migrants.

les trafiquants arrêtés avaient recours à des systèmes de paiement sophistiqués comme les transferts d’argent via Moneygram ou Western Union.

A chaque immigré « client » était attribué un numéro, et chaque paiement était consigné dans un dossier, selon le parquet.

Le réseau, fonctionnant comme une véritable agence de voyage avec des relais en Sicile et en Lombardie, organisait le transport jusqu’à Rome et Milan, généralement en voiture ou en autocar, puis le voyage vers les destinations finales: la Norvège, la Suisse, la France, la Grande-Bretagne ou encore l’Allemagne. Les tarifs étaient plus ou moins chers, selon que le moyen de transport était le train, l’autocar ou l’automobile.

Le groupe criminel serait dirigé par l’Erythréen Medhanie Yehdego Mered et l’Ethiopien Ghermay Ermias. Les noms de ces deux trafiquants, décrits comme sans pitié, étaient apparus dans l’enquête ouverte après le naufrage du 3 octobre 2013 au large de l’île de Lampedusa qui avait fait 366 morts.

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