Dispute autour du canal du Panama : l’autorité propose un investissement commun au consortium chargé des travaux

« S’ils n’acceptent pas la proposition et ne lèvent pas la menace de suspension des travaux, nous pourrons si nécessaire être conduits à rompre le contrat », a menacé l’administrateur de l’ACP, Jorge Quijano, après une réunion avec les responsables du consortium international Groupe Uni pour le Canal (GUPC).

Dans un courrier daté du 30 décembre, le géant du BTP espagnol Sacyr, actionnaire majoritaire du GUPC, menaçait de suspendre le chantier dans un délai de 21 jours si l’ACP ne versait pas la somme de 1,6 milliard de dollars (environ 1,2 milliard d’euros) supposée couvrir les surcoûts du chantier.

Au lendemain d’une médiation de la ministre espagnole de l’Équipement, Ana Pastor, au Panama, l’ACP a proposé mardi de garantir l’injection de 183 millions de dollars pour les travaux dans les deux mois et a demandé au GUPC de s’engager à verser de son côté « 100 millions de dollars » dans les mêmes conditions.

Une solution qui, selon l’ACP, permet de poursuivre l’ouvrage « en attendant que soit résolu » le différend avec le GUPC « dans le cadre des mécanismes prévus par le contrat » liant les deux entités.

« La totalité de la somme devra être déposée sur un compte pour le paiement des entreprises et sous-traitants » impliqués dans les travaux, précise l’ACP.

« La proposition de l’ACP ne signifie pas que tout est réglé. Le GUPC n’a ni accepté ni rejeté cette proposition (…) il reste encore beaucoup de travail », a tenu à préciser M. Quijano, concédant que le consortium international était davantage favorable à une « solution de long terme ».

Ce dernier s’est par ailleurs inquiété d’une « baisse significative du rythme des travaux » depuis le 30 décembre. Selon lui, l’ouvrage évolue à « 30 ou 40% » du rythme auquel il devrait progresser.

Les dirigeants du GUPC, qui outre Sacyr compte en tant qu’actionnaires l’entreprise italienne Impreglio, la belge Jan de Nul et la panaméenne Constructora Urbana, n’ont pas souhaité faire de commentaires à l’issue de cette réunion.

Coordinateur du consortium, Paolo Moder avait répété samedi que « les travaux seraient suspendus » si aucun accord n’était trouvé, tout en affirmant être « ouvert au dialogue ».

Le surcoût évoqué est considérable au vu du montant total du contrat remporté avec grand fracas en 2009 par le consortium. Une somme astronomique que GUPC attribue notamment à l »‘inexactitude des informations fournies au consortium » par l’ACP.

Ces travaux pharaoniques, d’un montant total de 5,2 milliards de dollars, ont commencé en 2009 et devaient initialement se terminer en 2014 afin de coïncider avec le centenaire du canal. Mais leur achèvement a été repoussé à 2015 après un premier désaccord dès le début du chantier entre l’ACP et GUPC sur la qualité du ciment utilisé.

L’essentiel de l’ouvrage porte sur la construction d’une nouvelle série d’écluses pour permettre le passage de navires transportant jusqu’à 12.000 conteneurs, plus du double de la charge actuelle autorisée. La construction de ces écluses est avancée à 62% selon l’ACP.

Long de 80 km, le canal de Panama, par lequel transite 5% du commerce maritime mondial, a été inauguré en 1914 et avait été rétrocédé par les États-Unis à Panama en 1999.

mac-mis/ag/cj

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