Deux semaines durant, 30.000 militaires participeront à ces manoeuvres aériennes, maritimes et terrestres dans les Etats australiens du Territoire du Nord et du Queensland.
Une quarantaine de militaires japonais et 500 néo-zélandais ont également été mobilisés pour l’opération Talisman Sabre, organisée tous les deux ans.
Sur le pont de l’USS Blue Ridge, le navire amiral de la 7e Flotte du Pacifique, le Premier ministre australien, Tony Abbott, a rappelé vendredi « l’alliance très importante » de son pays avec les Etats-Unis: « C’est une relation cruciale alors que nous sommes confrontés à de grands défis dans de nombreuses régions du monde, en particulier au Moyen-Orient ».
Tony Abbott n’a pas cité la Chine, premier partenaire commercial de l’Australie avec qui Canberra vient de signer un traité de libre-échange, mais pour John Lee, professeur à l’université de Sydney, le message est univoque. « L’Amérique et ses principaux alliés coopèrent très étroitement en grande partie pour contrer la Chine », a-t-il dit. Ceci est « en rapport avec l’idée que la Chine est de plus en plus revendicative et qu’elle semble investir militairement pour soutenir ses revendications, surtout en mer de Chine ».
La Chine revendique ses droits sur la quasi-totalité de cette mer où elle mène d’énormes opérations de remblaiement et transforme des récifs coralliens en ports et en infrastructures diverses.
Washington et les pays de la région redoutent un coup de force du géant chinois qui lui donnerait le contrôle, à partir de l’archipel des Spratleys, sur l’une des routes maritimes les plus stratégiques du globe.
La mer de Chine constitue en effet une artère stratégique vitale pour la navigation marchande et a déjà été le théâtre de manoeuvres frisant l’incident: en 2013, le croiseur lance-missiles américain Cowpens avait ainsi dû virer de bord en catastrophe pour éviter un navire de guerre chinois qui lui avait brusquement coupé la route, selon le Pentagone.
Pékin dispute en outre à Tokyo le contrôle d’îles inhabitées en mer de Chine orientale, appelées Senkaku par le Japon qui les administre et Diaoyu par la Chine.
De leur côté les Etats-Unis ont érigé l’Asie au rang de région-phare de leur politique étrangère – ce que diplomates et experts ont baptisé le « pivot » de l’Amérique vers l’Asie-Pacifique.
Avec ses 10 porte-avions, contre un seul pour la Chine, l’US Navy est encore loin devant la flotte chinoise pour ce qui est de la puissance de feu.
Mais la Chine s’offre depuis des années un budget militaire en croissance à deux chiffres et le président Xi Jinping s’est engagé à bâtir une « flotte puissante », capable de « combattre et de gagner des batailles ».