« On veut faire exploser le service public aérien et maritime, ça veut dire très clairement que du côté de l’Etat, il y a des gens qui ont décidé de faire la guerre à la Corse. C’est une déclaration de guerre et je vous le redis, pour moi ce n’est pas négociable, il n’y aura pas de groupes internationaux qui gèreront les ports et les aéroports de Corse », s’est emporté le président autonomiste du conseil exécutif de Corse à la tribune de l’assemblée générale extraordinaire de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) à Ajaccio.
Cette colère de l’homme fort de l’île de Beauté est intervenue en réaction aux déclarations d’Alexandre Patrou, secrétaire général aux affaires corses (Sgac) qui représentait le préfet de Corse lors de cette assemblée générale.
Celui-ci s’exprimait sur le projet de créer deux syndicats mixtes ouverts (SMO) portuaire et aéroportuaire d’ici la fin de l’année qui accorderaient des concessions à la CCI insulaire afin qu’elle puisse continuer de gérer à partir du 1er janvier 2025 les ports et aéroports de l’île. Les concessions actuelles se terminent au 31 décembre.
Déclarant que ce montage présentait « un risque juridique important », M. Patrou a indiqué à la tribune que ce dispositif de syndicats mixtes ne pouvait « pas contourner l’appel d’offres » prévu pour tout marché public.
Devant la presse, Gilles Simeoni a dénoncé « la décision que vient d’annoncer aujourd’hui l’Etat, en catimini, sans nous prévenir et en reniant son engagement et sa parole ».
« Si l’Etat respecte ses engagements », ces syndicats mixtes « confieront par voie de concession à la CCI l’exploitation des ports et aéroports et cette solution garantit l’efficacité et l’emploi », a-t-il détaillé.
« Si l’Etat revient sur sa parole, nous ne l’accepterons pas », a-t-il martelé.
Pour Jean Dominici, président de la CCI de Corse, « c’est une suspicion sur la chambre de commerce. On nous prend pour des voyous alors qu’aujourd’hui on travaille, on fait le maximum », a-t-il dit aux médias.
En avril dernier, les autorités françaises ont dénoncé des « défaillances graves » de la sûreté de l’aéroport d’Ajaccio, un marché public de 11 millions d’euros sous-traité par la CCI de Corse à la société SAP SUR.
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