Aucune annulation de rotation n’a été faite mais des retards sont attendus, les bateaux en partance de Marseille ou de Corse restant dans les ports d’escale, a précisé le Grand Port de Marseille (GPM). Trois navires SNCM et deux de la Méridionale qui devaient partir jeudi soir n’appareilleront que vendredi matin, a-t-il été précisé.
La fédération nationale des syndicats maritimes a lancé un appel à une grève de 24 heures des marins et personnels sédentaires, dans tous les ports français dans le cadre d’une journée d’action pour « la défense de l’emploi et du pavillon français ».
Jeudi matin, une soixantaine de marins CGT se sont rassemblés devant le siège de la direction des affaires maritimes, à Marseille, où une délégation a été reçue, a constaté un journaliste de l’AFP.
« Le mouvement affecte la SNCM, la Méridionale (CMN), les portages, les navettes desservant l’ile du Frioul », a indiqué à l’AFP Frédéric Alpozzo, secrétaire général des marins CGT.
Il s’agit de « dénoncer le fait que le gouvernement veuille laisser appliquer la législation étrangère », ce qui rendrait « la situation intenable pour les compagnies françaises », notamment pour la SNCM et la Méridionale, « si n’importe quel pavillon étranger est reconnu » a poursuivi M. Alpozzo.
Le responsable syndical demande « une loi républicaine qui oblige toute entreprise maritime située sur le territoire français à embaucher des travailleurs en accord avec le droit du travail français « . Or « le gouvernement laisse appliquer la législation étrangère », moins favorable aux marins », selon le responsable syndical.
Selon lui, la délégation de service public (DSP) vers la Corse est notamment « remise en cause par Corsica Ferries », la compagnie de navigation italienne concurrente « qui navigue sous pavillon international ». « C’est comme ça qu’on licencie des marins français et qu’on exploite de la main d’oeuvre étrangère sans aucun droit sociaux, c’est une forme d’esclavagisme moderne », a-t-il martelé.
La CGT veut notamment « interpeller François Hollande », en visite à Marseille jeudi. Le 14 mars 2012, alors candidat à la présidentielle, M. Hollande avait reçu les syndicats SNCM et avait « pris un engagement qui s’est traduit par le contraire », selon M. Alpozzo.
Après la mise en redressement judiciaire de la SNCM fin 2014, le tribunal de commerce de Marseille doit choisir, le 10 juin, le repreneur de la compagnie maritime parmi les trois offres présentées.