Dimanche vers 12H00 (10H00 GMT), « nous (avons été) contactés pour porter assistance à un ou deux navires en difficulté à la dérive », a expliqué Jean René Glehen, commandant du navire Le Suroît, un bateau de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), dans un courriel.
Le navire et les scientifiques à bord se trouvent en Méditerranée afin d’effectuer une campagne d’observation sous-marine ayant pour objectif d’étudier les failles créées par le chevauchement des plaques européenne et africaine dans l’est de la Sicile.
« Nous sommes sur zone à 15H20 » (13H20 GMT) « en présence de deux navires de pêche de 20/25 mètres. Il se confirme que nous avons affaire à des bateaux d’immigrants et le nombre de personnes à bord est impressionnant », note le commandant Glehen, précisant que deux navires des gardes-côtes italiens étaient aussi mobilisés ainsi qu’un tanker et un petit cargo marchand.
Ayant informé les gardes-côtes que son navire peut embarquer 80 personnes, un premier groupe de 29 immigrés est transféré à bord du Suroît.
Mais « les navettes vers le cargo ont également commencé et les transbordements s’avèrent plus faciles à réaliser que sur Le Suroît », poursuit M. Glehen. « A 19H30 (17H30 GMT), ordre nous est donné de faire route sur le port de Pozzallo avec nos 29 clandestins » et le navire français arrivera dans ce port sicilien à 04H00 (02H00 GMT) dans la nuit de dimanche à lundi.
« Pendant l’attente sur zone, les immigrants – nous apprenons qu’ils sont syriens – sont hydratés et nourris, réchauffés avec des couvertures. Ils sont partis depuis une semaine, sont très fatigués mais semblent en relativement bonne santé », écrit le commandant, qui remarque qu' »ils sont tous équipés de gilets de très bonne qualité et leur appartenant ».
Dans son mail à l’AFP, le commandant a « félicité l’équipage au complet, sans oublier les sédentaires et le personnel scientifique, pour avoir pris soin de ces +clandestins+ avec beaucoup d’humanité et de dignité ».
Dans la nuit de dimanche à lundi, la Sicile a vu débarquer 363 nouveaux immigrés, 179 secourus par le Suroît, les garde-côtes et le cargo battant pavillon néerlandais, et 184 autres arrivés à Syracuse.