L’entreprise explique dans un communiqué avoir eu des discussions avec ses auditeurs « concernant la comptabilisation de revenus, en raison de la nature pluriannuelle et complexe de certains des contrats » du groupe, ce qui a retardé la publication de son rapport annuel pour 2023.
Le rapport, qui aurait dû être publié le 30 juin au plus tard, ne sera finalement publié que dans une semaine. Le titre de la société à la Bourse de Londres sera suspendu d’ici là.
Il a perdu près de 38% depuis le début de l’année.
Le groupe a cependant publié lundi son compte de résultat non audité, faisant état d’un chiffre d’affaires plus que triplé sur un an en 2023 à 86,91 millions de livres (102 million d’euros) et d’une perte nette réduite de presque 40% à 43,09 millions de livres.
La société prévoit d’atteindre son objectif de revenus de 200 millions de livres pour l’exercice en cours.
Mais elle pâtit depuis des mois d’incertitudes sur une garantie gouvernementale de prêts bancaires de 200 millions de livres.
Elle dit vendredi « s’attendre à ce que le gouvernement britannique prenne une décision » à ce sujet après les élections générales du 4 juillet, mais prévient que « s’il devait y avoir des retards importants (…) la capacité de la société à exécuter de nouveaux et importants contrats en serait affectée ».
Harland and Wolff avait été sauvé de la faillite fin 2019 grâce à un rachat pour 6 millions de livres par la société d’infrastructures énergétiques britannique Infrastrata, qui a depuis pris le nom de sa filiale.
Créé en 1861, véritable institution en Irlande du Nord, le chantier naval avait notamment bâti le tristement célèbre paquebot Titanic, qui avait fait naufrage en avril 1912 au large de Terre-Neuve, mais aussi d’autres grands navires de croisière, de nombreux vaisseaux militaires pendant la Seconde Guerre mondiale ou encore le Myrina tanker, premier superpétrolier construit au Royaume-Uni.
L’entreprise avait connu un déclin ininterrompu au cours des dernières décennies. Mais le groupe a depuis repris les embauches et son effectif total, de 1.010 personnes fin 2023, « est passé désormais à 1.512 personnes avec une augmentation des travaux engagés dans tous les chantiers », a-t-il indiqué lundi.