La marine chinoise a pris livraison de son premier porte-avions

La cérémonie de remise de ce navire de 300 mètres de long, un ancien porte-avions soviétique baptisé le Varyag, a eu lieu dans le port de Dalian, dans le nord-est de la Chine, après de long travaux de rénovation par un chantier naval chinois, selon le Global Times.

Durant la cérémonie, le drapeau chinois a été hissé sur le porte-avions. Celui de l’Armée populaire de libération (PLA) a été dressé à la proue du navire et les couleurs de la marine à sa poupe.

La mise en service du bâtiment devrait avoir lieu plus tard, a indiqué le journal sans autre précision. Le ministère de la Défense chinois n’était pas joignable pour commenter la cérémonie.

L’arrivée de ce nouveau bâtiment intervient alors que les tensions dans la région Asie-Pacifique se sont renforcées au point que Pékin a décidé dimanche de « repousser » une cérémonie marquant le 40e anniversaire de la normalisation des relations entre la Chine et le Japon.

L’archipel inhabité des Senkaku, revendiqué par la Chine sous le nom de Diaoyu, est une pomme de discorde entre les deux plus puissantes économies d’Asie depuis les années 70. Mais la situation s’est bruquement dégradée début septembre, lorsque le gouvernement japonais a racheté trois îles à leur propriétaire privé, une famille japonaise.

L’archipel est situé en mer de Chine orientale, à 200 km au nord-est de Taïwan et à 400 km à l’ouest d’Okinawa, dans le sud du Japon.

Pékin avait confirmé l’an dernier son intention de rénover le vieux navire soviétique, tout en insistant sur le fait que le porte-avions ne serait pas une menace pour ses voisins et serait utilisé pour des missions d’entraînement et de recherche.

Depuis août 2011, les nombreux essais en mer du navire (connu sous l’appellation de numéro 16) ont suscité les préoccupations de puissances régionales, comme le Japon et les Etats-Unis qui ont appelé Pékin à expliquer pourquoi la Chine avait besoin d’un porte-avions.

La constuction du Varyag avait été stoppée en 1991 lors de l’affondrement de l’Union soviétique.

La Chine avait ensuite reporté l’achat de l’immense coque blindée du porte-avions, non motorisé et sans équipement électrique, à l’Ukraine en 1998 et avait entamé le rééquipement du navire à Dalian en 2002.

La PLA, la plus grande armée du monde, est extrèmement discrète sur ses programmes de défense qui bénéficie d’un énorme et croissant budget dopé par la croissance économique du pays.

Officiellement, il a atteint 106 milliards de dollards en 2012 en progression de 11,2%.

Selon un rapport du Pentagone en mai, Pékin va investir énormément d’argent pour moderniser son armée de l’air, ses sous-marins, ses armes anti-satellite et ses missiles anti-navires qui pourraient être utilisés pour interdire l’accès à ses zones stratégiques, comme le sud de la mer de Chine.

Les investissements réels de la Chine pour sa défense se situent entre 120 et 180 milliards de dollars, selon le même rapport.

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