« La défense va à partir de demain (mardi, ndlr) accroître son niveau d’alerte en Norvège », a dit Jonas Gahr Støre lors d’un point de presse.
« Nous n’avons aujourd’hui aucune raison de croire que la Russie veuille entraîner la Norvège ou un autre pays directement dans la guerre, mais la guerre en Ukraine fait qu’il est nécessaire pour tous les pays de l’Otan d’être davantage sur leurs gardes », a-t-il ajouté.
Devenu le principal fournisseur de gaz naturel de l’Europe après la réduction des livraisons russes, la Norvège a déjà accru la sécurité autour de ses sites stratégiques après l’observation de mystérieux vols de drones, notamment près de plateformes pétrolières loin en mer, et le sabotage présumé des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique voisine.
Ces dernières semaines, plusieurs Russes ont été arrêtés dans le pays scandinave pour avoir illégalement fait voler des drones au-dessus du territoire ou avoir enfreint des interdictions de prendre des photos sur des sites sensibles.
La semaine dernière, le contre-espionnage norvégien a aussi arrêté un homme soupçonné d’être un « agent clandestin » des services russes, qui pourrait selon des experts être un officier du renseignement militaire russe (GRU).
« Je dois souligner qu’il ne s’est rien produit au cours du dernier jour ou des dernières journées qui fait que l’on monte d’un cran maintenant. C’est une évolution dans le temps qui fait que l’on passe à cela », a encore souligné M. Støre.
Selon son ministre de la Défense, Bjørn Arild Gram, le relèvement du niveau d’alerte militaire se traduira concrètement par des mesures dans la logistique, la sécurité des communications et la sécurité autour des installations de l’armée.
Face à la montée des tensions entre la Russie et l’Occident, la Norvège a déjà sensiblement relevé son budget militaire et ses efforts de renseignement dans le Grand Nord, où elle partage 198 km de frontière avec la Russie.