« Le France était plus qu’un bateau, le France était une invitation à l’aventure. Il était l’audace et le rêve et le résultat d’une certaine idée de l’élégance à la française », a déclaré Luc Lemonnier, maire (LR) du Havre, après avoir dévoilé la pointe du navire, devant plusieurs centaines de personnes.
« Cette arrivée du nez du France au Havre recèle une forte charge symbolique », a témoigné Edmond Bechhofer, 89 ans, second capitaine du paquebot jusqu’en 1964. « Ce sont des souvenirs formidables pour moi, même si j’aurais souhaité une autre fin. »
Le célèbre paquebot, long de 315 mètres et symbole de la technologie française, avait été construit par les chantiers de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) avant d’être inauguré le 11 mai 1960 par le général de Gaulle.
Naviguant sous pavillon français pendant 13 ans, il a été désarmé en 1974, vendu en 1977 à un milliardaire saoudien puis en 1979 au norvégien Kloster qui l’a rebaptisé « Norway », nom sous lequel il a navigué jusqu’en 2003 avant de partir pour l’Inde afin d’y être démantelé.
Le « nez » du France avait été acheté aux enchères en mai 2017 par le ministère de la Culture pour le compte de la ville du Havre. La municipalité a déboursé 171.600 euros pour l’acquérir. La ville du Havre et MSC Croisières ont conclu un partenariat pour procéder au rapatriement de cette pièce unique depuis le quai de Grenelle à Paris jusqu’au Havre.
« Le Havre était le port d’attache du France. Nous avons jugé bon de ramener la pointe de son étrave dans un lieu symbolique, môle de la Manche face à l’entrée du port », a expliqué Luc Lemonnier, en précisant que ce n’était « pas forcément son emplacement définitif ».
« Nous allons lancer une grande consultation pour voir si c’est le bon endroit. Peut-être faudra-t-il la placer, à l’avenir, dans le coeur de ville », a-t-il affirmé.