« Il y a une forme de +SNCM bashing+ très rentable. Et je dis rentable, car beaucoup de ceux qui s’échinent à nous abattre lorgnent surtout sur la proie avec la gourmandise du boucher qui sait d’un coup d’oeil que la découpe multipliera le prix d’une viande qu’il voit sur pied et qu’il sait belle même si le poil de la bête ne brille pas », a protesté Marc Dufour dans un entretien au quotidien Les Echos.
Condamnée à rembourser 440 millions d’aides publiques indûment versées selon la Commission européenne, la SNCM doit être fixée sur son sort avant Noël. Le comité de pilotage des actionnaires, créé dans l’urgence après la nouvelle sanction, a fixé la date du 20 décembre pour choisir : reverser les aides ou liquider la compagnie.
« Je m’oppose avec la plus grande énergie à tous ceux qui pensent que pour pour éliminer le problème européen, il faut éliminer la SNCM. (…) Nous ne sommes pas +l’enfant malade+ dont parle cruellement Henri Emmanuelli », le président de la commission de surveillance de la Caisse des dépôts (CDC), a repris Marc Dufour.
Cette mise en cause d’un actionnaire témoigne de la tension engendrée par la décision Bruxelles, qui a choisi le « choc frontal », selon le patron de la SNCM. Le capital de la compagnie est détenu à 66% par Transdev, coentreprise de transport entre le géant de l’eau et des déchets Veolia et la CDC, à 25% par l’Etat et à 9% par les personnels.
Veolia et la CDC auraient dû sceller au 31 octobre un accord prévoyant le transfert à Veolia des 66% détenus par Transdev. Mais Veolia refuse de régler les dettes de la compagnie.
« La SNCM a seulement besoin d’un actionnariat stabilisé pour réussir avec lui sa mutation », a plaidé Marc Dufour.
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