M. Hunt a expliqué s’être entretenu samedi avec son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, à propos de ce pétrolier, le Grace 1, ce qu’a confirmé le ministère des Affaires étrangères iranien dans un communiqué.
« Je l’ai rassuré sur le fait que notre préoccupation était la destination et non l’origine du pétrole sur le Grace One et que le Royaume-Uni faciliterait sa libération si nous avions des garanties qu’il ne serait pas envoyé en Syrie, à l’issue d’une procédure régulière devant la justice de Gibraltar », a tweeté M. Hunt.
Selon le communiqué iranien, M. Hunt a souligné « le droit de l’Iran d’exporter du pétrole » et a dit « espérer que les résultats de l’enquête judiciaire menée à Gibraltar conduiraient à la libération du pétrolier iranien dans les meilleurs délais ».
M. Hunt a ajouté de son côté que le chef de la diplomatie iranienne « veut résoudre la question et ne cherche pas l’escalade ». Le ministre britannique s’est également entretenu avec le chef du gouvernement de Gibraltar Fabian Picardo « qui fait un excellent travail de coordination et partage l’approche britannique sur la voie à suivre ».
Dans un communiqué, M. Picardo a assuré qu’il serait « heureux de rencontrer quelque représentant (de l’Iran) que ce soit qui souhaiterait discuter ou clarifier certaines questions, à Londres ou à Gibraltar »
Selon Téhéran, M. Zarif a déclaré à M. Hunt que l’Iran « continuerait à exporter son pétrole en toutes circonstances ». Il a assuré que la destination du pétrolier, « en Méditerranée orientale », était « légale », et a appelé une nouvelle fois les autorités britanniques « à mettre fin immédiatement à la saisie illégale » du navire.
Bâtiment de 330 mètres contenant 2,1 millions de barils de brut, soit sa capacité maximale, le pétrolier iranien a été arraisonné le 4 juillet par la police et les douanes de Gibraltar, assistées d’un détachement de Royal Marines britanniques, au large de ce territoire britannique situé à l’extrême sud de l’Espagne.
Gibraltar le soupçonne d’avoir voulu livrer du pétrole à la Syrie, en violation des sanctions européennes contre le régime de Bachar al-Assad. Ce que dément Téhéran, qui a dénoncé un acte de « piraterie ».
La Cour suprême de Gibraltar a donné son feu vert à l’immobilisation du bâtiment pendant 14 jours, soit jusqu’au 19 juillet, mais cette autorisation peut être prolongée pour un total de 90 jours.
Le capitaine et trois officiers du pétrolier iranien, tous de nationalité indienne, avaient été arrêtés et ont été libérés vendredi sans qu’aucune charge ait été retenue contre eux. Ces arrestations étaient intervenues dans un contexte de tensions grandissantes avec Téhéran, Londres accusant des bateaux iraniens d’avoir tenté, mercredi soir, de bloquer un pétrolier britannique dans le détroit d’Ormuz.
Lors de sa conversation avec son homologue iranien, M. Hunt a dit avoir évoqué un autre sujet sensible, celui de « l’emprisonnement injustifié » de Nazanin Zaghari-Ratcliffe, une Irano-britannique emprisonnée à Téhéran depuis 2016. Accusée d’avoir cherché à renverser le régime iranien, ce qu’elle nie, Nazanin Zaghari-Ratcliffe a été condamnée à cinq ans de prison.
M. Zarif « a dit qu’il continuerait à chercher une solution » dans ce dossier, selon M. Hunt. Sans confirmer ou infirmer ce propos, le communiqué des Affaires étrangères iraniennes indique que M. Zarif a dit à M. Hunt attendre du gouvernement britannique qu’il « respecte […] l’indépendance du pouvoir judiciaire » iranien.