Ce voyage américain de Xi intervient alors que le récent effondrement des Bourses chinoises a ravivé les inquiétudes sur l’essoufflement de la deuxième économie mondiale, Pékin s’efforçant désormais de rassurer tous azimuts.
« Si vous comparez (l’économie chinoise) à un grand navire croisant sur l’océan, la question que vous posez est de savoir s’il se dirige dans la bonne direction, si ses moteurs sont assez puissants et s’il a assez de carburant pour arriver à bon port », a déclaré Xi, dans des réponses écrites aux questions du WSJ.
« Tous les navires, quelle que soit leur taille, sont occasionnellement confrontés à une navigation instable en haute mer », a-t-il ajouté, tout en se disant persuadé que la confiance des investisseurs vis-à-vis de la Chine se renforcera en dépit des turbulences.
Face à un environnement mondial difficile, « de nombreux pays ont rencontré des difficultés. L’économie chinoise est également sous une pression à la baisse. Mais c’est un problème survenant en cours de progression », a-t-il insisté.
Xi Jinping entend « rééquilibrer » le modèle de croissance chinois vers la consommation intérieure, les services et les hautes technologies, au détriment des exportations et de l’industrie lourde.
Mais cette transition s’effectue dans la douleur: la croissance chinoise devrait, selon Pékin, tomber à « environ 7% » cette année, au plus bas depuis un quart de siècle.
Ce qui alimente les craintes de voir caler un moteur crucial de l’économie mondiale, la Chine représentant environ un tiers de la croissance internationale.
« L’économie chinoise continue d’évoluer dans une fourchette convenable », a cependant tranché Xi dans son entretien au WSJ.
Il a par ailleurs défendu les récentes interventions de Pékin pour enrayer la débâcle des Bourses locales, à coups d’achats massifs d’actions par des organismes publics –mesures aux effets très mitigés.
« Le gouvernement chinois a pris des mesures pour écarter les risques systémiques » qui « ont porté leurs fruits », a-t-il souligné.
De même, sur la forte baisse des réserves chinoises en devises étrangères –qui suggère des flux de capitaux hors de Chine–, Xi Jinping s’est voulu rassurant, pointant notamment les investissements accrus d’entreprises chinoises à l’étranger.
Les réserves de change chinoises ont fondu en août de quelque 90 milliards de dollars, en raison notamment de ventes massives de dollars pour soutenir le yuan après sa soudaine dévaluation.
« Etant donné les progrès dans l’internationalisation du yuan », dont le cours est censé fluctuer plus librement, « c’est bien normal de voir les réserves chinoises diminuer ou s’accroître, il n’y a aucune raison de réagir excessivement », a ajouté Xi.