Les Européens divisés sur les aides à la destruction des navires de pêche

Les ministres européens de la Pêche étaient appelés à se prononcer sur la meilleure façon de partager les quelque 6,5 milliards d’euros que l’Europe prévoit de dépenser entre 2014 et 2020 en faveur du secteur de la pêche.

« J’ai cru comprendre que la majorité des Etats ne veut pas poursuivre cette mesure à l’avenir », ou tout au moins qu’il n’y a « pas de majorité très claire qui se prononce pour le déchirage ad vitam eternam », a résumé la commissaire européenne à la Pêche, Maria Damanaki, à l’issue d’une réunion à Bruxelles.

La Commission a proposé la suppression de ces aides, après des rapports très critiques de la cour des comptes européenne selon laquelle elles n’ont pas permis de réduire les surcapacités de la flotte de pêche par rapport à des ressources halieutiques de plus en plus rares.

En revanche, a relevé Mme Damanaki, « une majorité d’Etats se déclare en faveur de mesures de modernisation » de la flotte de pêche. Sans augmenter les capacités de pêche, elles permettraient aux navires de mieux respecter l’environnement avec des moteurs moins gourmands en diesel ou des cales plus sûres.

Paris et Madrid et six autres capitales européennes avaient diffusé en juillet une lettre plaidant pour le maintien d’aides à l’arrêt temporaire ou définitif d’activité des pêcheurs, ainsi que pour des aides à la modernisation des navires.

Ces aides sont nécessaires pour « renouveler une flotte vieillissante » et « réduire l’empreinte écologique des navires » conformément aux objectifs de la réforme en préparation, a plaidé le ministre français Frédéric Cuvillier.

« Comment peut on faire de la modernisation et du déchirage en même temps? », lui a répondu Mme Damanaki, qui juge « tout à fait incohérent » de vouloir construire de nouveaux navires et financer la destruction d’autres.

Soutenu notamment par le Royaume Uni, le Néerlandais Henk Bleker a estimé qu’il ne fallait pas, à la faveur de la réforme, « réintroduire les instruments du passé ». Ils ont été « en vigueur pendant des années, ils ont coûté cher, mais ils n’ont pas apporté la contribution nécessaire qu’on attendait d’eux », a-t-il jugé.

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