L’Islande met fin à l’impunité qui permettait de tuer les Basques

Le décret en question, pris en 1615 par le commissaire du district des Fjords occidentaux (nord-ouest), Ari Magnusson, a été symboliquement abrogé le 22 avril par son successeur, Jonas Gudmundsson.

Derrière ce geste de réconciliation se cache un épisode sanglant: le massacre de 32 chasseurs de baleine basques espagnols cette année-là, victime d’un différend avec les locaux dont les raisons exactes restent discutées.

Quand les autorités durent enquêter, le garant de l’ordre dans cette région prit une position radicale: « Ari Magnusson déclara que les Espagnols pouvaient être tués en toute impunité », a expliqué à l’AFP l’historien Olafur Engilbertsson.

La principale source historique est le compte-rendu rédigé à l’époque par un lettré, Jon Gudmunsson. « Il avait pris parti pour les Espagnols et a dû endurer bien des épreuves, mais avait la chance d’avoir des amis puissants », souligne M. Engilbertsson.

D’après l’historien, « certains Basques et Espagnols qui viennent ici ont entendu parler de cette tuerie, ont lu sur le sujet, et sont anxieux et curieux de visiter le site ». Ils ne risquent plus rien aujourd’hui.

Une stèle a été inaugurée le 22 avril à Holmavik par un descendant des Basques, Xabier Irujo, et d’un des auteurs du massacre, Magnus Raffnson.

L’Islande est un pays extrêmement sûr, avec une criminalité parmi les plus faibles au monde. De toute l’histoire de la police du pays, il n’est arrivé qu’une seule fois qu’elle use de ses armes à feu, obligée en décembre 2013 d’abattre un forcené qui tirait depuis la fenêtre de son appartement.

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