« Si le gouvernement ne peut pas fournir ces permis de pêche, il faudra qu’il rachète ces bateaux », a critiqué Aphisit Techanitisawad, président de la Thai Overseas Fisheries Association.
Sur ces 5.000 bateaux, 2.000 n’ont pas obtenu de permis, risquant une amende de 2.600 euros et un an de prison s’ils sortent pêcher. Et les 3.000 autres n’ont pas pu mettre aux normes leur équipement.
Motivée par l’espoir d’échapper à des sanctions de Bruxelles punissant son laxisme dans la lutte contre la pêche illégale, Bangkok demande depuis mercredi à tous ses bateaux de pêche d’être dotés de permis.
Jusqu’ici peu de bateaux de pêche respectaient la réglementation. La Thaïlande, troisième producteur mondial de produits de la mer, a désormais mis en place un contrôle plutôt strict des bateaux, dont des vérifications à l’entrée et à la sortie des ports.
Ce durcissement est dénoncé par les acteurs du secteur qui déplorent la précipitation et les méthodes au forceps de la junte militaire au pouvoir depuis mai 2014.
Les autorités maritimes ont répertorié, au 25 juin, près de 21.000 bateaux de pêche et plus de 7.000 non enregistrés.
Dans un contexte économique morose pour la Thaïlande, Bruxelles lui a décerné en avril un « carton jaune », procédure pouvant déboucher sur la fermeture du marché européen aux exportations thaïlandaises de produits de la pêche, en particulier thon et crevettes.
Celles-ci ont représenté quelque 642 millions d’euros en 2014. Un « carton rouge » serait catastrophique pour l’image du royaume même si l’impact économique serait limité puisque seulement 3 à 5% de ses produits de la mer sont exportés vers l’Europe.
Bruxelles a donné six mois à Bangkok, soit jusqu’à octobre, pour mettre en place « un plan d’action correctif ».
D’où la hâte du régime à démontrer la mise au pas d’un secteur accusé de trafic d’êtres humains, d’esclavage, et de captures illégales.