Navires militaires: le Canada repousse l’offre de Fincantieri/Naval Group

Le 1er décembre, Naval Group et Fincantieri avaient annoncé avoir présenté ensemble, « avec le plein soutien des gouvernements français et italien (…) une solution +sur étagère+ déjà éprouvée en mer et reposant sur le design de la frégate Fremm, pour la fourniture de 15 navires de combat de surface à la marine canadienne ».

« Le fait de présenter une proposition non sollicitée tout juste après la fin du processus concurrentiel (qui se terminait le 30 novembre, NDLR) compromet le fondement équitable et concurrentiel de ce processus », ont indiqué les Services publics et approvisionnement du Canada (SPAC) dans un communiqué.

« Si nous acceptions une telle proposition, nous manquerions à notre parole envers les soumissionnaires qui ont investi temps et efforts pour participer à ce processus concurrentiel (…) et nous créerions un précédent dangereux pour les processus d’approvisionnement concurrentiels à venir », ont-ils ajouté.

« Soyons clairs: toute proposition soumise en-dehors du processus concurrentiel établi ne sera pas prise en considération », ont-ils encore noté.

Dans un texte commun, Fincantieri et Naval Group ont « pris acte de la position exprimée par les SPAC de ne pas prendre en considération les offres soumises en dehors de la procédure ».

Néanmoins, les deux groupes disent « rester à la disposition du Canada pour contribuer à la modernisation des forces canadiennes avec un navire de guerre validé en mer, actuellement en service dans les Marines française et italienne, et qui réduirait les délais de calendrier pour la conception et la construction de tous les navires du Canada et optimiser l’utilisation des ressources ».

Une source industrielle a expliqué à l’AFP que les deux groupes avaient choisi de « présenter leur offre en-dehors de l’appel d’offres officiel parce que, dans cette phase, le Canada demandait une série d’informations techniques très détaillées qui ne sont en général pas fournies dans la première étape d’un appel d’offres ».

« C’est une question aussi de propriété intellectuelle. Les deux groupes ne voulaient pas fournir ces informations à Irving Shipbuilding, qui est le chantier désigné pour le contrat et qui est un chantier privé », a ajouté cette source, en soulignant que l’offre avait été ainsi « présentée directement au gouvernement canadien ».

Le ministère canadien de la Défense avait estimé le coût de ce contrat de 15 navires entre 56 et 60 milliards de dollars canadiens (37 à 39 milliards d’euros).

Fincantieri et Naval Group proposaient, eux, de construire les 15 frégates pour 30 milliards de dollars, soit une sérieuse économie pour les contribuables canadiens, selon la source industrielle, qui a confirmé le prix circulant dans les médias canadiens.

Parmi les offres soumises figure celle du Britannique BAE et de l’Américain Lockheed Martin à partir des frégates de type 26 (Global combat ship) de BAE pour la Marine britannique, qui fait figure de favori, selon le National Post.

cco/fcc/cj

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LOCKHEED MARTIN

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