« Des personnes ont perdu leur emploi et certaines ne sont plus en capacité de se nourrir », a déclaré Christopher Gyges, le membre du gouvernement en charge de l’économie et de la fiscalité, à l’occasion d’un séminaire sur le pouvoir d’achat.
Selon l’Institut de la statistique et des études économiques (ISEE, équivalent local de l’Insee), l’archipel compte près de 12.000 nouveaux chômeurs – pour 68.000 salariés du privé – depuis la crise de mai 2024.
La situation est d’autant plus difficile que les prix de l’alimentation, supérieurs de près de 78% aux prix de l’Hexagone avant la crise, ont encore progressé de 5,7% sur les douze derniers mois. Un dispositif de chômage partiel spécifique jusqu’en juin a été mis en place à la suite des émeutes, mais il pourrait s’arrêter au 31 mars faute de financement.
« Il est temps d’agir. Je serai jugé sur pièce et je ne tremblerai pas sur ce sujet », a insisté M. Gyges, détaillant le calendrier de travail avec les partenaires sociaux et les associations de consommateurs pour élaborer une stratégie concrète d’ici à fin mars.
John Trupit, directeur de la Direction des affaires économiques du gouvernement calédonien, a rappelé que l’Observatoire des marges et des prix, créé en 2014, n’a jamais produit d’étude faute de moyens pour analyser la structure des prix et du marché.
Gilles Vernier, président de l’UFC-Que Choisir, a lui souligné que « pour une fois, il y a la volonté des trois acteurs publics (gouvernement, congrès et provinces locales, ndlr) de travailler ensemble sur ces questions ».
En janvier, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture un projet de loi sur la vie chère dans les Outre-mer, qui concernera peu la Nouvelle-Calédonie, disposant de compétences économiques et fiscales propres.
Jeudi, le nouveau président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, Alcide Ponga, a souligné dans son discours de politique générale que jamais la Nouvelle-Calédonie « n’avait connu une crise aussi grave, ni un avenir aussi incertain », évoquant une économie « à terre », des finances publiques « exsangues » et une confiance citoyenne « brisée ».