Pollution en Arctique: le groupe Norilsk conteste l’amende de Moscou

Norilsk Nickel « conteste le montant des dommages environnementaux provoqués par la fuite de diesel » calculé par l’agence russe de surveillance de l’environnement, a-t-il indiqué dans un communiqué.

L’agence fédérale Rosprirodnadzor a réclamé à une filiale de Norilsk Nickel une « compensation volontaire » de 147,8 milliards de roubles (1,8 milliard d’euros au taux actuel), soit un tiers du bénéfice net du groupe en 2019.

Pour autant, le groupe a confirmé sa volonté de prendre en charge financièrement « les conséquences de l’accident ».

« Si l’entreprise est prête à prouver devant la justice qu’elle n’est pas coupable, elle a le droit de le faire », a rétorqué le ministre russe de l’Environnement, Dmitri Kobylkine, dans un communiqué transmis aux agences russes.

Mais « nous avons vu les conséquences de l’accident et constaté sur place les dégâts causés », a-t-il ajouté.

En plus d’une divergence sur l’ampleur des dommages portés à l’environnement, les autorités estiment que la société doit payer au titre du préjudice porté à l’environnement.

« Les personnes morales et les individus qui ont causé des dommages à l’environnement sont tenus à des indemnisations intégrales. Les dommages à l’environnement et la réparation des conséquences de l’accident sont deux choses différentes », a-t-il ajouté.

Fin mai, 21 tonnes de carburant ont coulé dans plusieurs cours d’eau après l’affaissement d’un réservoir d’une centrale thermique appartenant à la société NTEK, filiale de Norilsk Nickel.

Cette pollution a provoqué une immense marée rouge, visible depuis l’espace, près de la ville arctique de Norilsk. Elle a nécessité la mise en place de barrages flottants et d’opérations de pompage pour éviter que le carburant n’atteigne des espaces naturels protégés.

Le ministre de l’Environnement avait affirmé plus tôt cette semaine que l’amende reflétait « la dimension sans précèdent » de la catastrophe, comparant cette pollution à l’une des pires marées noires de l’histoire des Etats-Unis, le naufrage du pétrolier Exxon Valdez en 1989, qui, selon le ministre, avait coûte plus de 5 milliards de dollars à l’entreprise Exxon Mobile.

Après l’annonce de la catastrophe, le président russe Vladimir Poutine avait ordonné que l’entreprise prenne en charge tous les frais de nettoyage.

Le président de Norilsk Nickel avait dit être prêt à payer « tout ce qu’il fallait » et estimé les dégâts à 10 milliards de roubles (123 millions d’euros au taux actuel), près de 15 fois moins que la somme réclamée désormais par les autorités russes.

apo/rco/evs

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