Procès d’appel dans l’affaire d’un cargo arraisonné avec 3 tonnes de cocaïne en 2008

Onze accusés, dont cinq sont détenus et trois ne sont pas représentés, sont cités devant cette cour composée uniquement de magistrats professionnels, pour ce procès prévu jusqu’au 5 juillet.

En première instance, le 9 février 2012, la cour d’assises spéciale de Rennes avait prononcé sept peines allant de 10 à 25 ans de prison à l’encontre de cadres grecs, sierra-léonais et bissau-guinéen du réseau.

Le cargo, qui naviguait sans signalisation, avait été arraisonné le 7 février 2008 dans l’Atlantique par des commandos de marine français, qui avaient trouvé à bord un chargement de 107 caisses de 30 kg de cocaïne d’une grande pureté. Les trafiquants avaient pris livraison de la drogue au large du Brésil et devaient apparemment la décharger en Algérie.

Les cinq simples matelots du Junior, à l’encontre de qui le parquet avait requis de 4 à 7 ans de prison, avaient été acquittés, la cour d’assises spéciale ayant estimé que ces marins, très pauvres et tous sierra-léonais, avaient agi sous la contrainte de leur employeur.

Le parquet général avait formulé un appel général. Celui-ci ne vise cependant pas l’un des cerveaux de l’opération, le Grec Ioannis Zogopoulos, condamné par défaut à 25 ans de réclusion. En fuite après s’être évadé en 2010 d’une prison de Conakry, en Guinée, où il habitait, cet accusé ne s’était pas présenté à son procès et n’a pas été inquiété.

Le principal enjeu du procès d’appel est le sort d’un autre Grec, Andrea Tsakiris, acquitté en première instance faute de charges suffisantes. Selon le parquet, cet homme, qui comparaît libre à Rennes et qui clame son innocence, est en réalité l’un des autres cerveaux du réseau. En première instance, le ministère public avait requis 25 ans de prison à son encontre.

Jugé dans son propre pays, l’armateur grec du navire, Nikolaos Kornilakis, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en juillet 2009.

Les expéditeurs de la drogue, dont la valeur marchande en Europe avait été estimée à au moins 100 millions d’euros, ainsi que ceux qui devaient la réceptionner sont restés inconnus de la justice.

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