Reprise de la SNCM: nouveau report de l’examen des projets au 28 octobre

Le procureur Brice Robin a demandé le renvoi de l’audience avec amélioration des offres, a indiqué à l’AFP Marcel Faure, secrétaire CGT du comité d’entreprise de la SNCM à la sortie de l’audience.

Le 25 septembre, le tribunal avait déjà renvoyé, pour la énième fois le dossier, au 14 octobre: quatre offres étaient alors en lice, portées par Stef associé à Baja Ferries, par l’ex-directeur du port de Marseille, Christian Garin, par le groupe corse Rocca et par Corsica Maritima, un consortium d’entrepreneurs insulaires.

Mais en fin de semaine, le groupe de transport et de logistique Stef a annoncé qu’il renonçait à son offre de reprise des activités « Corse » de la SNCM faute d’avoir obtenu notamment un feu vert des autorités de la concurrence européennes lui garantissant qu’il n’aurait pas à rembourser à l’Etat les plus de 400 millions d’euros d’aides publiques considérées comme illégales par Bruxelles.

Baja Ferries a alors proposé de reprendre seul toutes les activités de la compagnie, assurant avoir obtenu, en sus des ressources propres du groupe, « un financement de 50 millions de dollars (environ 44 millions d’euros) auprès de financeurs externes ». Il prévoit de conserver 750 employés en CDI, sur un peu plus de 1.400.

Selon une source judiciaire, deux raisons ont prévalu pour décider du renvoi: d’une part une requête déposée par Rocca demandant l’autorisation du tribunal d’embaucher d’anciens dirigeants de la SNCM en cas de reprise et d’autre part, la volonté de donner à Baja Ferries, dont l’offre, déposée par courrier le 9 octobre, est jugée recevable, le temps de l’étayer.

Le tribunal a fixé au 21 octobre à midi, le délai pour le dépôt de l’ensemble des offres.

« Le procureur, c’est l’avocat de Baja Ferries », a réagi M. Faure se demandant « pour quelle raison il fait rester Baja Ferries à ses côtés ». Mais « les marins ne vont pas se faire imposer Baja Ferries qui fait croire qu’il a 15 millions et peut reprendre toutes les lignes », a-t-il ajouté.

Daniel Berrebi a estimé quant à lui que « la raison avait parlé. Nous espérons présenter une meilleure offre pour la prochaine séance, et sommes les seuls à avoir des moyens financiers ».

Les conseils de Corsica Maritima ont réagi en se disant « choqués par cette demande de report ». « Cette nouvelle démarche du procureur de la République est inexplicable en droit et nous attendons d’en connaître les véritables motifs d’opportunité », ont-ils indiqué à l’AFP, regrettant que « Corsica Maritima, qui remplit toutes les conditions de l’appel d’offre, n’ait pas encore eu l’occasion de la présenter devant le tribunal de commerce ».

Pour la CGT, Fréderic Alpozzo a prévenu : « dans tous les cas, quel que soit le candidat, M. Berrebi ou un autre, le personnel acceptera pas une reprise qui conduise à 700-800 licenciements et la découpe de l’entreprise sans garantie pour le futur ».

bbm/mdm/jpr

STEF

Voir les autres articles de la catégorie

Le Bénin et la mer

Découvrez GRATUITEMENT le numéro spécial consacré par Marine & Océans au Bénin et la mer

N° 282 en lecture gratuite

Marine & Océans vous offre exceptionnellement le numéro 282 consacré à la mission Jeanne d’Arc 2024 :
  • Une immersion dans la phase opérationnelle de la formation des officiers-élèves de l’École navale,
  • La découverte des principales escales du PHA Tonnerre et de la frégate Guépratte aux Amériques… et de leurs enjeux.
Accédez gratuitement à la version augmentée du numéro 282 réalisé en partenariat avec le Centre d’études stratégiques de la Marine et lÉcole navale

OCÉAN D'HISTOIRES

« Océan d’histoires », la nouvelle web série coanimée avec Bertrand de Lesquen, directeur du magazine Marine & Océans, à voir sur parismatch.com et sur le site de Marine & Océans en partenariat avec GTT, donne la parole à des témoins, experts ou personnalités qui confient leurs regards, leurs observations, leurs anecdotes sur ce « monde du silence » qui n’en est pas un.