Sénégal: le monde de la pêche se mobilise contre les « navires pirates »

La coalition formée de pêcheurs artisanaux, d’industriels et de mareyeurs notamment demande de « se lever et d’arrêter ces pratiques contraires aux intérêts du Sénégal », a déclaré Adama Lam, un de ses porte-parole, au cours d’une conférence de presse.

Les ressources halieutiques du Sénégal « subissent des agressions de navires russes, ukrainiens et béliziens. C’est un combat de soutien à la pêche artisanale qui subit les dégâts les plus graves de ces bateaux pirates. Ces bateaux sont multi-récidivistes », a dit M. Lam.

Il a indiqué que ces navires « pirates pillent les ressources halieutiques » du pays et visent des espèces de haute mer dont la sardinelle, le chinchard et le maquereau qui fournissent l’essentiel des protéines consommées au Sénégal, un pays pauvre dont les populations visent essentiellement de l’agriculture.

« Si les Sénégalais n’ont pas accès à ces poissons, ça va installer une insécurité alimentaire dans le pays. C’est un combat de l’ensemble du peuple sénégalais. On va faire face », a de son côté indiqué Gaoussou Guèye, un responsable de la pêche artisanale, sans préciser d’action éventuelle à mener.

Il a dénoncé des « lobbies à la présidence (de la République) et au ministère (de la Pêche) » qui aident, selon lui, ces navires « pirates ».

La pêche au Sénégal, qui fait vivre et emploie des milliers de personnes, « n’est pas seulement une activité économique. C’est aussi une culture. Qu’on nous laisse nos eaux ! », a déclaré Mme Mame Fatou Niang, une responsable de la coalition.

Au moins trois navires russes ont été ces derniers jours surpris en train de pêcher illégalement dans les eaux sénégalaises, selon le ministre sénégalais de la Pêche, Haïdar El-Ali.

Le 4 janvier, le ministre avait déclaré vouloir saisir le dernier navire arraisonné et réclamer une amende de 400 millions de FCFA (près de 610.000 euros) pour récidive. Des discussions se déroulent depuis, selon la presse locale.

D’après des médias russes, ce navire avait à son bord environ 80 personnes – une soixantaine de Russes et une vingtaine de Bissau-Guinéens.

« Une étude de l’USAID – la coopération américaine – a établi que le Sénégal perd tous les ans 150 milliards de FCFA (près de 228,7 millions d’euros) du fait de ces bateaux qui pêchent de manière illicite, donc de ces bateaux qui pillent nos ressources », avait affirmé Haïdar El-Ali.

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