SNCM: « un message très négatif de Bruxelles », selon Vauzelle

« Comme nous le redoutions, c’est un message très négatif de Bruxelles que nous a transmis hier le secrétaire d’Etat aux Transports, Alain Vidalies, à propos du dossier de la SNCM », écrit dans un communiqué M. Vauzelle, qui était représenté jeudi par son vice-président délégué au développement économique.

« Le secrétaire d’Etat s’est montré en effet plus que pessimiste quant à la transmissibilité de la délégation de service public (pour la desserte de la Corse, attribuée à la SNCM et à la Méridionale jusqu’en 2022, ndlr) à un éventuel repreneur. Malgré ses efforts, la négociation avec les commissaires européens n’a pas abouti », poursuit l’élu.

La SNCM a été déclarée en cessation de paiement et placée en redressement judiciaire, après que l’actionnaire majoritaire Transdev (66% des parts) a volontairement provoqué le dépôt de bilan de la compagnie en exigeant le remboursement immédiat de créances que la SNCM n’était pas en mesure d’honorer.

Transdev, mais aussi l’Etat, actionnaire à 25%, considèrent le redressement judiciaire comme la seule solution pour « empêcher la disparition pure et simple » de la SNCM, car cela permettrait selon eux d’annuler les condamnations européennes à rembourser des aides publiques jugées illégales pour plus de 400 millions d’euros et ainsi de trouver un repreneur.

Les actionnaires parient sur la transmissibilité de la DSP – un contrat essentiel à la survie de la SNCM – à un repreneur, tandis que les syndicats, qui ont une analyse radicalement différente du dossier, estiment que le risque est grand de perdre cette DSP, avec à l’appui des études juridiques menées il y a un an.

La SNCM, qui compte 2.000 salariés dont 1.500 salariés en CDI, a été placée en redressement judiciaire pour une durée de 6 mois avec une audience d’étape prévue le 7 janvier. Selon la direction actuelle, le « périmètre à l’équilibre » se situerait entre 800 et 1.000 emplois, à condition de conserver la DSP.

« Dans ces conditions, nous devons tous interpeller avec vigueur les responsables de la commission européenne sur la gravité des conséquences d’une analyse qui condamnerait la SNCM à la liquidation judiciaire. Quel opérateur pourrait se déclarer devant le tribunal de commerce pour une reprise de la compagnie sans cette garantie ? », s’interroge M. Vauzelle, qui demande à rencontrer les commissaires européens concernés par le dossier.

tlg/as

DSP GROUP

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