« Les eaux guyanaises abritent une biodiversité exceptionnelle. La présence de nombreuses espèces de cétacés, baleines à bosses, orques, requins-baleines, de tortues marines et d’oiseaux marins a été documentée depuis une dizaine d’années mais la connaissance scientifique sur cette zone reste limitée », a expliqué à l’AFP Greenpeace France.
Une mission à bord du bateau de Greenpeace, l’Esperanza, se déroule du 29 août au 28 septembre à 100 kilomètres au large de la Guyane.
Elle va tenter de mieux documenter la présence de la faune océanique, avec un « objectif plus spécifique sur la baleine à bosse », a expliqué à l’AFP Olivier Van Canneyt, biologiste marin à l’observatoire Pelagis, associé à la mission.
L’équipe va « tester les modèles de distribution de ces espèces face aux changements des conditions environnementales », a précisé Sophie Laran, de Pelagis.
Pour M. Van Canneyt, »il y a des enjeux de conservation assez importants » face à « l’augmentation du trafic maritime, l’exploitation minière ».
« Il y a plusieurs projets d’exploitation pétrolière » dans le bassin de l’embouchure de l’Amazone, a indiqué à l’AFP Thiago Almeida, chargé de campagne à Greenpeace. « Les plus importants sont des projets portés par Total et BP. Si BP obtient prochainement l’autorisation de forer, cela va créer un précédent dans le nord Brésil », a ajouté M. Almeida, précisant que le gouvernement brésilien a en ligne de mire le développement de « 237 » nouvelles concessions pétrolières vendues aux enchères.
« La politique environnementale au Brésil est en train de s’aggraver. Si des projets sont accordés dans le nord, en cas de marée noire, à cause des courants marins, c’est la Guyane qui sera touchée », a précisé Edina Ifticène, chargée de campagne Océans à Greenpeace.
Cette mission intègre la campagne internationale de Greenpeace pour la protection des océans, alors qu’un « traité mondial pour les océans » est « actuellement en cours de négociation à l’Organisation des nations unies », a-t-elle ajouté.
A partir du 11 septembre, toujours au large de la Guyane, des scientifiques étudieront le récif de l’Amazone, découvert en 2016 et qui s’étend dans les eaux guyanaises. Les « premières plongées profondes » y seront effectuées « pour récolter des échantillons à des fins d’analyses génétiques », précise Greenpeace.