Vendée Globe, mettre la compétition de côté…

Avis de gros temps pour Yann Eliès, Jean-Pierre Dick et Yann Eliès : les stratégies divergent
Les marins concernés sont des pointures. Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie Espoir), Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) et Jean Le Cam (Finistère Mer Vent) cumulent à eux trois, dix participations au Vendée Globe. Du haut de leur grande expérience de la mer, ces compétiteurs dans l’âme savent que la sécurité doit parfois prévaloir sur la course. Pour le moment, ils sont respectivement 5e, 6e et 7e, à environ 2000 milles des premiers.
A la mi-journée, Jean-Pierre Dick a été le premier à annoncer qu’il allait mettre du Nord dans sa route. Sa stratégie est de passer par le détroit de Bass, un bras de mer qui sépare l’Australie de la Tasmanie. Le détour sera forcément pénalisant en terme de classement mais là n’est plus la priorité…
Yann Eliès fait également route vers le Nord-Est, vers la Tasmanie, pour aller chercher des conditions moins extrêmes. Mais il n’a pas encore dit s’il emprunterait ou non le détroit de Bass.
Situé plus en arrière, Jean Le Cam pourrait faire un bon coup en ne déviant pas sa route :

« Je ne vois pas trop ce qui j’irais faire au Nord. Compte tenu de mon positionnement, il y a plutôt moins de vent au Sud. Ma stratégie est assez claire : je continue ma route ! » Mais la prudence est de mise pour Jean qui va lui aussi laisser passer le gros du système. « Je suis en mode « pédale douce », pour ne pas aller trop vite. Il faut freiner pour ne pas se retrouver dans les conditions les plus violentes. »

Navigation tonique pour les quatre marins déjà dans le Pacifique
Devant, Paul Meilhat (SMA) et Jérémie Beyou (Maître CoQ) sont lancés dans une course de vitesse pour ne pas se faire manger par ce méchant phénomène météorologique. Pour cela, ils vont devoir enquiller les milles, ce que les conditions actuelles permettent. « La dépression s’annonce très mauvaise mais nous serons en avant du système et pourrons l’éviter », assure Paul. Avec Jérémie, la course n’est donc pas mise entre parenthèses, loin de là. La lutte pour la troisième place se poursuit sur un terrain de jeu d’exception, le Pacifique, le plus grand océan du monde.
Tout en avant de la flotte, Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) et Alex Thomson (Hugo Boss) ont contourné la dépression qui leur a barrée la route et qui les a beaucoup ralentie en début de journée. Il ont repris de la vitesse. Les heures à venir seront intéressantes. Car du fait de leur écart latéral (environ 130 milles), les deux meneurs ne rencontrent pas les mêmes conditions. Affaire à suivre…

« Il se passe plus de choses qu’en baie de Quiberon ! »
Ce soir, dix-huit concurrents sur les vingt-deux encore en course sont dans l’océan Indien. Beaucoup profitent de conditions propices à la vitesse. On note la belle performance de Stéphane Le Diraison (Compagnie du Lit-Boulogne Billancourt) qui a été particulièrement rapide ces dernières 24 heures (plus de 400 milles parcourus à près de 17 nœuds de moyenne). Ça file aussi pour Louis Burton qui réalise une jolie course et maintient à bonne distance le peloton lancé à ses trousses, et justement emmené par Stéphane Le Diraison. Louis Burton : « Les conditions sont extrêmes, mais j’aime ça. Je fais le plein d’adrénaline depuis que je suis rentré dans l’océan Indien, c’est addictif ! Parfois le bateau part en surf et on ressent un effet d’accélération énorme, sur une machine de 10 tonnes. En un instant, on passe de 18 à 28 nœuds. Dans l’Indien, il se passe plus de choses qu’en baie de Quiberon ! »
Louis se rapproche de la longitude du deuxième grand cap du tour du monde en solo : Leeuwin. Un cap que devrait passer dans la soirée le concurrent qui le précède, Thomas Ruyant.

Marine & Oceans
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La revue trimestrielle MARINE & OCÉANS est éditée par la "Société Nouvelle des Éditions Marine et Océans". Elle a pour objectif de sensibiliser le grand public aux principaux enjeux géopolitiques, économiques et environnementaux des mers et des océans. Informer et expliquer sont les maîtres mots des contenus proposés destinés à favoriser la compréhension d’un milieu fragile.   Même si plus de 90% des échanges se font par voies maritimes, les mers et les océans ne sont pas dédiés qu'aux échanges. Les ressources qu'ils recèlent sont à l'origine de nouvelles ambitions et, peut-être demain, de nouvelles confrontations.

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