Porto Rico, traité « d’île flottante d’ordures », lance une réserve marine

Cali (Colombie), 30 oct 2024 (AFP) – Le territoire américain de Porto Rico, dans les Caraïbes, comparé dimanche à une « île d’ordures flottante » lors d’un meeting de la campagne Trump, a annoncé mercredi la création d’une nouvelle réserve marine pour protéger les lamantins et d’autres espèces.

L’annonce, faite en marge de la COP16 biodiversité à Cali, en Colombie, intervient trois jours après les remarques d’un comédien américain lors d’un meeting électoral de Donald Trump, dimanche, qui ont suscité un tollé.

« Il y a littéralement une île d’ordures flottante au milieu de l’océan en ce moment. Je crois qu’elle s’appelle Porto Rico », avait déclaré l’humoriste Tony Hinchcliffe.

« Heureusement, cela ne pourrait pas être plus éloigné de la vérité, et les communautés locales du nord de Porto Rico le prouvent », se félicite l’agence Greenhouse Communications en relayant l’annonce de la création d’une nouvelle aire marine protégée (AMP) s’étendant sur 202 kilomètres carrés.

Cette aire, baptisée Jardines Submarinos (jardins sous-marins) de Vega Baja et Manati, couvre des récifs coralliens, des mangroves et des herbiers marins abritant plus de 14 espèces menacées, dont le lamantin des Caraïbes, indique un communiqué de la Wildlife Conservation Society et d’autres ONG.

« La zone abrite également des pêcheries artisanales dynamiques et une industrie locale de l’écotourisme », ajoute le texte.

Les communautés locales espèrent que l’initiative « permettra à ses eaux de rester une source de nourriture et de revenus pour les familles locales pendant des générations ».

Cette AMP est le fruit de plus de 16 ans de mobilisation des communautés locales.

Elle a été annoncée alors que la 16e conférence des Nations unies sur la biodiversité est entrée dans sa dernière ligne droite à Cali.

Le sommet vise à faire progresser le financement et la réalisation de 23 objectifs convenus au Canada il y a deux ans pour « stopper et inverser » la destruction de la nature.

L’objectif phare, surnommé « 30×30 », est que 30% des zones marines et côtières soient « efficacement conservées et gérées » d’ici à 2030 dans des aires protégées.

Selon un rapport de l’ONU publié lundi, les aires protégées ne couvrent que 8,4% des mers du globe. Et 17,6% des terres.

Il faut donc encore placer sous protection d’ici 2030 une surface terrestre « équivalente à la taille du Brésil et de l’Australie réunis », et « une zone maritime plus grande que l’océan Indien ».

Les Etats-Unis, dont Porto Rico est un territoire, ne font pas partie des 196 pays membres de la Convention des Nations unies sur la biodiversité, mais certains de ses Etats, comme la Californie, se sont engagés à remplir l’objectif 30×30.

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AMP

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