Athènes et Washington ont signé dans la capitale américaine une prolongation de cinq ans de leur accord de coopération de défense, renouvelé jusqu’ici chaque année depuis 1990. La nouvelle version prévoit en outre qu’il reste en vigueur pour une durée indéterminée, à moins qu’un des deux pays alliés de s’y oppose avec un préavis de deux ans.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a salué « un allié fort et fiable » lors de la signature de l’accord, évoquant notamment le partenariat en Afghanistan au sein de l’Otan.
Ni lui, ni son homologue grec Nikos Dendias n’ont explicitement cité la Turquie, mais les tensions avec cet autre pays membre de l’Alliance atlantique étaient dans tous les esprits après le coup de chaud maritime de l’an dernier.
« En Méditerranée orientale », a dit le ministre grec, « la Grèce fait face à un casus belli, une menace de guerre si elle exerce ses droits souverains ». « La Grèce est confrontée à des provocations quotidiennes », a-t-il insisté, tout en assurant qu’Athènes entendait « résoudre les différends par la voie diplomatique et toujours conformément au droit international ».
Le parlement grec a ratifié il y a une semaine un accord de défense historique avec la France qui prévoit l’achat de trois navires de guerre français dans le but de faire face aux défis turcs en mer Égée.
Selon Nikos Dendias, cet accord avec Paris va « contribuer à renforcer le pilier européen de l’Otan ».
En septembre 2020, le gouvernement grec a dévoilé le programme d’achat d’armes le plus ambitieux de la Grèce depuis des décennies, après un dangereux bras de fer avec la Turquie sur les ressources en hydrocarbures et l’influence navale dans les eaux au large de leurs côtes.
Un mois plus tôt, la Turquie avait envoyé un navire d’exploration et une petite flottille de la marine pour mener des recherches sismiques dans des eaux que la Grèce considère comme les siennes en vertu des traités d’après-guerre.