Après une nuit entière d’ultimes pourparlers à Bruxelles, les Européens ont arrêté les quotas par espèces qui s’appliqueront à partir du 1er janvier aux pêcheurs européens dans l’Atlantique, la mer du Nord, en Méditerranée et mer Noire.
« Nous voulions garantir que les ressources soient exploitées sur la base d’une pêche durable (…) tout en s’assurant que les communautés de pêcheurs puissent survivre avec des conditions économiques viables », a expliqué le ministre slovène Joze Podgorsek, qui présidait la réunion.
Chaque année, sur la base de recommandations scientifiques, la Commission européenne propose des « totaux admissibles de capture » pour chaque stock, négociés puis répartis par États membres.
Une fois encore, la Méditerranée occidentale, minée par la surpêche, a fait l’objet de tractations difficiles. Dans le cadre d’un plan de gestion adopté en 2019, une baisse jusqu’à 40% de l’effort de pêche y est prévue entre 2020 et 2025 pour atteindre une gestion durable des stocks.
Après des baisses de 10% en 2020 puis de 7,5% en 2021, la Commission avait proposé une baisse supplémentaire de 7,5% de l’effort de pêche au chalut pour 2022. Les pays concernés ont finalement adopté une réduction de 6%, tout en autorisant des jours de pêche supplémentaires en cas de techniques de captures plus sélectives.
« Si nous observons une légère amélioration pour certains stocks en Méditerranée, la situation reste désastreuse pour le merlu ou les crevettes (…). Ne pas agir maintenant conduirait à un effondrement des stocks et des pertes dramatiques pour les pêcheurs dès les deux prochaines années » avec un emploi sur cinq menacé dans le secteur, a rappelé le commissaire européen à la Pêche Virginijus Sinkevicius.
Pour le Golfe de Gascogne, les ministres ont arrêté une baisse drastique de 36% des captures de soles, dont les stocks sont jugés en péril.
En revanche, les négociations se poursuivent avec Londres pour s’accorder d’ici fin décembre sur les quotas 2022 dans les eaux partagées entre l’UE et le Royaume-Uni, après un accord trilatéral conclu vendredi sur les eaux partagées à la fois par les Britanniques, les Européens et la Norvège.
Par précaution, les ministres de l’UE ont approuvé « une proposition d’urgence prévoyant une reconduction pour trois mois (janvier-mars) des quotas de 2021, avec des volumes adaptés pour espèces pêchées principalement au cours des premiers mois de chaque année », a indiqué M. Sinkevicius.
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