Chicago hebdo: les tensions en mer Noire soutiennent le blé, le maïs recule

En dépit d’une petite perte de terrain vendredi, « les prix du blé ont été soutenus par le crash aérien d’un avion de ligne en Ukraine » qui a focalisé l’attention du marché sur les risques géopolitiques encourus dans cette importante zone de production céréalière, a noté Dewey Strickler, de Ag Watch Advisors.

En effet, « une escalade des tensons dans la région de la mer Noire pourrait perturber les exportations de blé » vers le reste du marché mondial, ont remarqué les experts de Commerzbank.

Cet hiver, la crise entre l’Ukraine et la Russie avait déjà fait flamber les prix du maïs et du blé, les investisseurs craignant un arrêt des exportations depuis les ports ukrainiens, qui n’a finalement pas eu lieu.

« La Russie et l’Ukraine représentent à elles seules près d’un cinquième des exportations de blé de la planète », ont rappelé les experts.

Les attentes d’une production mondiale abondante cette année ont cependant pesé sur les cours vendredi.

Le maïs, également aidé jeudi par des craintes géopolitiques, l’Ukraine étant aussi un gros exportateur de cette céréale, finissait la semaine sur une note légèrement baissière.

« On s’attend à ce que les relevés de l’USDA », le ministère américain de l’Agriculture, « fassent état d’une bonne qualité des cultures », en pleine phase de pollinisation des récoltes aux Etats-Unis, a relevé Jason Britt, de Central State Commodities.

La proportion de la récolte de maïs considéré comme bon à excellent avait augmenté de 1 point la semaine dernière, à 76%, l’un des meilleurs ratios à cette époque de l’année depuis 28 ans, selon la maison de courtage Allendale.

Et « les conditions météo restent bonnes pour le développement des plants », d’après les dernières prévisions, ce qui pesait sur les prix de la céréale, a noté M. Strickler.

En revanche, une petite vague de chaleur dès la semaine prochaine, qui ne devrait que peu affecter les cultures de maïs, dont la maturation est déjà bien avancée, devrait en revanche faire peser quelques craintes pour la culture de soja, a estimé l’expert.

En effet, « l’olégineux rentre dès fin juillet jusqu’à début août dans une période très importante pour son développement » que toute hausse de température trop précipitée pourrait perturber, a-t-il expliqué.

Ces inquiétudes ont favorisé une hausse des prix.

En outre, « des signes de demande encourageante sur la scène mondiale de graines oléagineuses américaines, avec l’annonce quasiment tous les jours cette semaine de grosses commandes » de la Chine notamment, ont accentué la progression des cours, selon M. Britt.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre 2014, le plus échangé actuellement sur le marché, cotait vendredi en cours de séance à 3,8350 dollars contre 3,8475 dollars vendredi dernier.

Le contrat à l’échéance la plus rapprochée, septembre actuellement, évoluait à son plus bas depuis fin juillet 2010.

Le boisseau de blé pour livraison en septembre, le plus actif, s’échangeait à 5,3725 dollars contre à 5,2600 dollars en fin de semaine dernière.

Le boisseau de soja pour livraison en novembre, le plus coté, valait 10,9700 vendredi en cours de séance contre 10,7500 dollars il y a une semaine.

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